NIGER - À la rencontre de jeunes formés et insérés
Dans la région de Zinder, près de 2 200 jeunes qui ont reçu une formation professionnalisante ont fait leur entrée sur le marché du travail. Dans le cadre de la mise en œuvre de chaque action de formation, il a été établi un protocole de partenariat avec chaque maître d’atelier (MA). À travers ce protocole, le MA s’engage à insérer directement, à travers un emploi rémunéré, au moins 50 % des jeunes qu’il a reçus en stage.
C’est ainsi qu’à la fin de son stage, Fatsouma a été retenue et intégrée comme membre à part entière du Groupement MATA MASU MAI dans lequel elle venait de passer un mois comme stagiaire. Elle y a appris la transformation des produits, notamment des céréales en divers produits agro-alimentaires, des fruits et autres légumes en jus, et l’extraction d’huile d’arachide. Sa participation comme actionnaire dans le groupement lui permet d’avoir un revenu mensuel variant entre 50 000 et 75 000 Fcfa selon les périodes.
Fatsouma Mamane, 25 ans, transformatrice de produits agro-alimentaires © LuxDev
Grâce à ces revenus, elle a acheté de petits ruminants qu’elle élève à la maison : « Mon rêve est d’agrandir mon petit élevage de ruminants et de devenir formatrice en transformation, conservation et commercialisation des produits agricoles pour former de nombreux jeunes à ce métier. Et cela me semble réalisable car je fais un travail que j’aime. En plus, il y a suffisamment de débouchés pour nos produits. Nous sommes seulement limités par le sous-équipement. »
Issoufou a, quant à lui, été engagé par le Garage SAADOU Mamane pour le compte duquel il entretient et répare des moteurs et des suspensions. Avant son recrutement à la formation du projet NIG801, il n’avait aucune activité génératrice de revenus et faisait des allers et retours entre Zinder et le Nigeria, à la recherche d’une occupation. Son emploi lui a permis de renoncer à l’exode et d’acquérir un statut social. Il se dit très motivé par l’acquisition de nouvelles compétences liées à son domaine et souhaite compléter son expertise par une formation en électricité. Comme de nombreux jeunes formés et embauchés, il espère, à terme, ouvrir son propre atelier.
Issoufou Siradji, 30 ans, chauffeur dépanneur © LuxDev
C’est ce qui s’est produit pour Aboubacar, qui avait été engagé dans un atelier de mécanique pour motopompes. Après une année passée en tant qu’employé, qui lui a permis d’accumuler de l’expérience et des moyens, il est aujourd’hui à son propre compte. Son nouveau statut de travailleur lui a également permis de financer son mariage et de subvenir aux besoins de sa famille. Son rêve est de devenir formateur qualifié et d’acquérir un équipement plus performant.
Les récits de ces jeunes gens ont de nombreux points communs. Au-delà de la rémunération qui améliore leur qualité de vie, tous font état de la transformation de leur statut social et de la satisfaction qui en résulte. Par ailleurs, ces jeunes qui n’avaient bien souvent aucune activité, se sont engagés avec détermination dans l’exercice de leurs nouvelles compétences et songent déjà à créer des emplois ou à former d’autres jeunes. Ceci laisse présager des impacts positifs d’un investissement dans la formation professionnelle dont les retombées dépassent la simple insertion.
Aboubacar Chéhou, 29 ans, mécanicien © LuxDev
Financé par l’Union européenne à travers le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique et mis en œuvre par LuxDev, le projet d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle des jeunes filles et garçons des régions de Zinder et d’Agadez (A-FIP/NIG801) permet aux jeunes, sans formation et sans activité, d’acquérir un savoir-faire générateur de revenus et de s’insérer professionnellement en tant qu’employé, autoentrepreneur ou au sein d’un groupement économique. Le nombre total des jeunes formés depuis le démarrage du projet s’élève à 5 982, soit 99,7% de la cible de 6 000 jeunes visés initialement. Parmi eux, 2 490 filles, soit 41,6% des effectifs totaux, ont accédé aux formations et les ont achevées, dépassant ainsi la cible initiale de 35 % de filles à former.
Selon les résultats définitifs d’une enquête indépendante réalisée en novembre 2019 sur l’insertion des jeunes formés avec l’appui du projet, sur les 5 426 jeunes âgés de 15 à 30 ans qui ont pqrticipé à l’enquête, 3 206, soit 59 % des effectifs interrogés, ont déclaré être insérés dans le tissu économique de leurs régions : 1 268 jeunes (23,4%) à travers un emploi rémunéré et 1 938 jeunes (35,7%) à travers l’auto-emploi dans leurs domaines de formation.
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