Dans le quartier 1200 Logements de Ouagadougou, derrière un portail coloré, se trouve le Centre privé de formation professionnelle Sainte Louise. Depuis 1989, le centre propose des formations dans les domaines de la couture, la cuisine et la restauration, l'agroalimentaire, l'électricité, la coiffure, l'esthétique et la plomberie aux jeunes de la ville. Chaque année, environ 300 jeunes suivent des formations professionnelles dans ce centre.
Aujourd’hui, une odeur de goyave et papaye envahit la cour, les jeunes femmes de la formation en cuisine sont en train de préparer de la confiture. Durant cette formation, elles apprennent les différentes techniques de transformation agroalimentaire telles que le séchage, l’extraction de jus et la mise en conserve, ainsi que les techniques culinaires. Cette formation est financée dans le cadre du programme d'appui à la mise en œuvre de la Politique sectorielle d’enseignement et de formation techniques et professionnels.
L’année dernière, lors d'un appel à projets soutenu par le programme d'appui à la mise en œuvre de la Politique sectorielle d’enseignement et de formation techniques et professionnels, le Centre Sainte Louise a soumis un projet d’investissement pour former 1 000 jeunes et femmes à la transformation agroalimentaire à partir de produits bio pour contribuer à la sécurité alimentaire des familles et des personnes.
Le projet, d’environ 20 millions FCFA dont 3 millions FCFA d'investissement par le centre de formation, a permis au centre d’investir, entre autres, dans l’acquisition de matériel, l’achat de consommables et la mise en place d’un forage. Ce forage permettra de garantir une source d’eau supplémentaire et fiable et d’agrandir le jardin botanique du centre pour cultiver plus de fruits et légumes pour la transformation alimentaire.
Dans la salle à côté, les étudiantes en deuxième année de couture sont en train de suivre leurs leçons. Savadogo Kalizèta, 15 ans, rêve de créer sa marque de vêtements pour enfants. Elle est en deuxième année de formation et prépare l’examen de certificat de qualifications professionnelles en couture en 2025.
En plus des compétences techniques, les jeunes reçoivent une éducation complète, incluant des cours sur l’entrepreneuriat, la culture générale et la santé, pour mieux préparer leur avenir.
Si les cours de l’année scolaire 2024-2025 ont repris, quelques bancs restent vides. Certaines élèves n’ont pas les ressources financières pour cette deuxième année de formation. Mme Jeanne Marie Yadgho Lofo, la fondatrice du centre, explique : « Il y a des élèves qui ne peuvent pas payer les frais d’inscription et de déplacement pour la formation. La situation économique reste difficile et cela a des répercussions sur les taux d’inscriptions ».
Chaque année, le centre privé, qui a aussi une vocation sociale, met à disposition une dizaine de bourses pour permettre à des jeunes avec des ressources financières très limitées de participer aux formations. Par ailleurs, l'équipe a réfléchi à une nouvelle stratégie afin d'amener les formations au plus près des jeunes vulnérables, dans des zones éloignées du centre-ville. Ainsi, dans le cadre du projet d’investissement, le centre a proposé de créer une unité de formation mobile. Celle-ci permettra d’organiser des formations en dehors du centre et de proposer une offre dans des villages péri-urbains, y compris des formations gratuites pour des jeunes déplacés internes qui ne disposent pas des moyens financiers pour accéder aux formations dans le centre. Les préparations pour ces activités sont en cours et les formations débuteront encore en décembre.
Le programme d'appui à la mise en œuvre de la Politique sectorielle d’enseignement et de formation techniques et professionnels est financé par le Grand-Duché de Luxembourg et le Burkina Faso, et mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.
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