Le Cabo Verde est l'un des pays les plus vulnérables au changement climatique. Fort d’une longue et dure tradition d’adaptation aux sécheresses cycliques, l'archipel est également de plus en plus souvent exposé à des pluies torrentielles, pour lesquelles les systèmes de production agricole, les infrastructures nationales, les logements urbains et les systèmes de drainage n'ont pas été conçus. La population et l'urbanisation augmentent, les dépendances aux combustibles fossiles et aux importations sont intactes, les énergies renouvelables se développent rapidement. Le tourisme, moteur économique, s'est effondré en même temps que la pandémie COVID. Tel est le contexte de la formulation actuelle de l'action climatique du Luxembourg au Cabo Verde.
Santo Antão, Planalto complètement aride après des années de sécheresse, août 2019.
En 2015, le Fonds luxembourgeois pour le climat et l'énergie (FCE) a soutenu le Cabo Verde dans ses efforts pour préparer sa première Contributions déterminées au niveau national (CDN) en vue de sa soumission à la CCNUCC. Le rôle de la Finance climatique internationale (FCI) du Luxembourg en tant que partenaire climatique du Cabo Verde a été confirmé par une nouvelle demande du Cabo Verde pour le soutenir, en 2020, dans l'élaboration de la deuxième CDN et du Plan national d'adaptation (PNA).
Par conséquent, le cinquième Programme indicatif de Coopération 2021-2025 entre les deux pays, le PIC "Développement - Climat - Énergie (DCE)", établit fermement le secteur du climat comme un secteur d'intervention bilatéral prioritaire. Pour la première fois, l'action climatique occupera une place centrale dans le PIC-DCE et s'articulera autour de trois grands domaines d'intervention :
- des actions d'atténuation, qui pourront inclure un soutien à la transition énergétique, notamment le passage au pompage et au dessalement solaires dans le secteur de l'eau ;
- des actions d'adaptation, en appui à la mise en œuvre du PNA du Cabo Verde ; et
- un soutien au renforcement de la gouvernance climatique.
Cette position centrale de l’action climatique dans un PIC est une première pour la Coopération luxembourgeoise et LuxDev, qui a été mandatée par le ministère de l'Environnement, du Climat et du Développement durable du Luxembourg (MECDD) en 2020, pour formuler le programme d'action climatique.
Selon la demande du Cabo Verde et le mandat du MECDD, la mission de formulation de LuxDev (dans le cadre du programme CVE/401) doit fournir trois résultats d'ici le début de 2021 :
- une deuxième CDN mise à jour avec notamment des ambitions revues à la hausse ainsi qu’une feuille de route de mise en œuvre y relative ;
- les grandes lignes d'un PNA ;
- un document technique et financier du programme d'action pour le climat (DTF), pour un budget de 10 millions d'euros et une durée de 5 ans.
Tout au long de la phase de formulation, des activités de renforcement des capacités seront menées au profit de la contrepartie nationale du projet, la Direction nationale de l'environnement (DNA), et des principaux acteurs nationaux du climat.
L’équipe de formulation du projet
De gauche à droite : pour la DNA, Cesária Gomes, coordinatrice de projet CCNUCC, Alexandre Nevsky Rodrigues, directeur. Pour le programme "CVE/401 Ação climática", Pascale Junker, CTP, Maysa Cunha, assistante et Ailton Alfama, chauffeur, devant les installations de la DNA, Praia, Cabo Verde.
Alors que la situation engendrée par la COVID19 a retardé l'exécution et entravé les exercices de participation du public, les principales activités sont en bonne voie :
- deux équipes internationales de consultants aident le programme à concevoir la CDN et le PNA ;
- des ateliers en ligne sont organisés pour consulter les parties prenantes, discuter des résultats et établir un consensus sur la voie à suivre ;
- des partenariats ont été conclus avec des acteurs nationaux afin de fournir une carte indicative, montrant dans quelle municipalité ou communauté une action d'atténuation ou d'adaptation peut être mise en œuvre ; et
- des formations en langue anglaise (langue internationale du climat) sont en cours, tandis que les échanges au sein de la communauté des pays lusophones se sont également intensifiés à l’approche de la date limite de la deuxième soumission à la CCNUCC, début 2021, des CDN par tous les pays du monde.
La Coopération luxembourgeoise avec le Cabo Verde est bien placée pour concevoir une CDN et un PNA efficaces, quantifiés et documentés, puisqu'elle est également le principal donateur bilatéral des secteurs essentiels de l'énergie, de l'eau et du développement local. Le programme d'action climatique est une opportunité de rassembler tous ces domaines, dans l'intérêt des habitants du Cabo Verde.
Sur la base du processus de formulation et du DTF approuvé par les parties capverdienne et luxembourgeoise, le programme d'action climatique prévu pourra commencer son exécution en 2021.
Le futur programme Action pour le climat sera financé par le Grand-Duché de Luxembourg et mis en oeuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la coopération au développement .
La CDN
Les Contributions déterminées au niveau national, ou CDN, sont l'expression des efforts que les pays doivent fournir pour réduire leurs émissions nationales et s'adapter aux effets du changement climatique. Les CDN sont au cœur de l'Accord de Paris de 2015 et de la réalisation de ces objectifs à long terme.
Le FVC
Le Fonds vert pour le climat (FVC) a été créé en 2010 et vise à promouvoir le changement de paradigme vers des modes de développement à faibles émissions et à l'épreuve du climat en aidant les pays en développement à limiter ou à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter aux effets du changement climatique, en tenant compte des besoins des pays en développement particulièrement vulnérables aux effets néfastes du changement climatique.
LuxDev et le FVC
LuxDev a été accréditée auprès du FVC en tant qu'Entité Accréditée Internationale en février 2019. Grâce à cette accréditation, LuxDev a accès à une nouvelle source de financement, jusqu'à 10 millions de dollars par projet de faible niveau de risque environnemental et social (catégorie C). Ce financement peut compléter l'aide publique au développement et le financement bilatéral pour le climat et, par conséquent, contribuer à un changement continu vers un développement durable à faibles émissions et résistant au climat afin de lutter contre les effets des changements climatiques, qui touchent les plus vulnérables.
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