Petite et enclavée, la République du Rwanda est une terre vallonnée et fertile qui compte environ 14 millions d'habitants (2020). Situé dans la vallée du Grand Rift, et connu sous le nom de « pays des mille collines », le Rwanda partage ses frontières avec la République démocratique du Congo (RDC), beaucoup plus vaste, à l'ouest, ainsi qu’avec trois pays d'Afrique de l'Est, la Tanzanie, l'Ouganda et le Burundi.
Depuis le génocide de 1994, le Rwanda a préservé sa stabilité politique avec un parlement actuellement composé de 61 % de femmes. Le parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR), dispose de la majorité absolue au parlement et le président Paul Kagame, qui a fait réviser la Constitution en 2015, effectue actuellement son troisième mandat depuis son entrée en fonction en mars 2000. Toutefois, les tensions le long de la frontière avec la RDC menacent la stabilité et les perspectives de paix dans la région.
Sur le plan économique, le Rwanda aspire à devenir un pays à revenu moyen supérieur d'ici 2023 et un pays à revenu élevé d'ici 2050 grâce à ses stratégies nationales de transition (SNT) et à sa Vision 2020, puis Vision 2050. L'objectif visé est de transformer le Rwanda en un hub d'Afrique de l'Est doté d'une agriculture modernisée, d'une industrie et de services basés sur la connaissance, et ce grâce à la croissance économique et à la prospérité, ainsi qu'à une qualité et un niveau de vie élevés.
Avant l'apparition de la pandémie de la COVID-19 début 2020, la croissance économique du Rwanda a dépassé 10 % en 2019, principalement en raison d'investissements publics importants dans la mise en œuvre de la SNT. En 2020, cependant, les mesures de confinement et de distanciation sociale, essentielles pour contrôler la pandémie de la COVID-19, ont eu un impact négatif sur les activités économiques, avec une baisse du PIB de 3,4 %, la première baisse significative depuis 1994. Toutefois, la croissance du PIB devrait atteindre respectivement 6,9 % et 7,9 % en 2022 et 2023.
L'économie rwandaise est fortement tributaire d'importants investissements publics et a donné la priorité à un programme de croissance économique inclusive, qui implique une coopération étroite avec la Banque mondiale, le FMI et les principaux donateurs occidentaux (plus de 40 % du budget national est financé par l'aide internationale). L'étroite coopération du gouvernement avec le FMI et la Banque mondiale a permis au pays d'acquérir la réputation d'être un partenaire fiable et efficace. En conséquence, sa dette publique a considérablement augmenté ces dernières années. Le ratio dette/PIB est passé à 56,7 % en 2019 (contre 19,4 % en 2010) et a atteint 71,3 % du PIB en 2020, suite à une augmentation des besoins d'emprunt due à la pandémie. Le secteur privé devra jouer un rôle plus important pour contribuer à assurer la croissance économique. Cependant, la petite taille du marché intérieur, la faiblesse de l'épargne nationale, la pénurie de compétences et le coût élevé de l'énergie (l'électricité la plus chère d'Afrique de l'Est) sont quelques-uns des principaux freins à l'investissement privé.
Dans l'ensemble, les principaux défis structurels auxquels le Rwanda fait face sont une dette extérieure croissante, un déficit constant de la balance des paiements (avec des exportations agricoles en diminutions successives), une industrialisation très modeste, un secteur formel restreint, un taux de chômage ou de sous-emploi élevé d'au moins 40 % de la population active, une inégalité croissante de revenus entre les 10 % supérieurs et le reste de la population (bien que l'inégalité ait diminué au niveau communautaire et ethnique) et une forte dépendance à l'égard de l'aide étrangère. Le maintien d'une forte croissance à long terme dépendra de la capacité du pays à relever ces défis structurels.
Le Rwanda a réalisé des améliorations substantielles en matière de santé et des conditions de vie : le taux de mortalité infantile a baissé de plus de deux tiers en 20 ans, l’indice passant de 110 en 2000 à 28 en 2020 (le taux moyen mondial étant de 27 en 2020). L’ancienne ministre de la Santé et pédiatre Diane Gashumba a attribué ces progrès au fait que 91 % des accouchements sont désormais effectués dans des hôpitaux grâce à l'amélioration des installations et des services sanitaires. De plus, le pays est sur le point d’atteindre l’objectif de scolarisation primaire universelle. Au niveau national, le taux de pauvreté est passé de 75 % en 2001 à 52 % en 2019, tandis que l'espérance de vie à la naissance s'est améliorée, évoluant de 29 ans au milieu des années 1990 à 69 ans en 2019.
L'intention du Luxembourg de renouveler la coopération entre les deux pays a été exprimée par le ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, Franz Fayot, lors de sa visite à Kigali en octobre 2021 dans le cadre de la Semaine africaine de la microfinance. En effet, le premier projet mis en œuvre par la Coopération luxembourgeoise au Rwanda remonte à 1989, et concernait le secteur de la santé. Les autres secteurs ciblés par l'intervention luxembourgeoise étaient le développement rural ainsi que l'éducation et la formation professionnelle. La Coopération luxembourgeoise avait finalisé le désengagement de sa coopération bilatérale avec le Rwanda fin 2013, après 25 ans de présence dans le pays.
À partir de 2022, la Coopération luxembourgeoise concentrera ses activités dans les trois secteurs suivants : la formation technique et professionnelle, l'environnement, et la finance inclusive et innovante. Parallèlement, les droits de l'homme, la bonne gouvernance, l'égalité des genres et la digitalisation sont des priorités transversales sur lesquelles la Coopération luxembourgeoise se concentrera dans tous ses projets futurs ; d'autres projets spécifiquement dédiés à ces quatre priorités seront également lancés.
La Coopération luxembourgeoise élabore actuellement deux mandats de coopération déléguée :
- le mandat de coopération déléguée en préparation avec Enabel sur son initiative « Nourrir les villes » dans le cadre du Plan d'action annuel de la délégation de l'UE au Rwanda ;
- le mandat de coopération déléguée en préparation avec l'AFD sur le projet AFTER II dans le domaine de la formation professionnelle.
En outre, une feuille de route et un plan d'action pour soutenir le Rwanda dans le développement du Kigali International Financial Center (KIFC) sont actuellement en cours d'élaboration par la Coopération luxembourgeoise, suite à la signature d'un protocole d'accord en 2021 entre le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot, et le ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, Dr. Uzziel Ndagijimana. Conformément à l'objectif décrit dans la Stratégie générale de coopération du Luxembourg - réduire la pauvreté par l'utilisation d'instruments financiers innovants et inclusifs - la feuille de route vise à identifier les moyens par lesquels le Luxembourg pourrait soutenir le Rwanda dans le développement de la finance durable et d'impact, d'un écosystème FinTech, ainsi que dans le développement des capacités dans ces domaines. La feuille de route finalisée et son plan d'action sont attendus au début du mois de mars 2023.
Le bureau pays LuxDev a été mis en place à partir de août 2022, pour être pleinement opérationnel en 2023.
Sources : World Bank, BTI Transformation Index
Évolutions des activités au Rwanda (en milliers EUR)
Distribution des déboursements par secteur en 2023
Tous nos projets au Rwanda
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RWA/024Projet d’appui au développement du Kigali International Finance Center
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RWA/025Transformation vers des systèmes alimentaires durables - Kwihaza
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RWA/026Projet d’appui à la formation technique et à l’employabilité au Rwanda (AFTER II)
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RWA/027Compétences digitales
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RWA/028Sylviculture durable et énergies renouvelables efficaces pour des conditions de vie améliorées