NIGER - Vers l’atteinte des objectifs du secteur de l’eau et de l’assainissement
Le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) qui a élaboré, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, le Programme sectoriel eau, hygiène et assainissement (PROSEHA 2016-2030), dévoile les résultats atteints via le Mécanisme commun de financement (MCF) en 2019.
Ce mécanisme a été mis en place en 2017 pour intégrer tous les financements du secteur et les mettre au service du programme sectoriel. En 2019, outre l’État du Niger, ce sont le Grand-Duché de Luxembourg et le Royaume de Danemark qui y ont contribué. Le montant total décaissé par le MCF en 2019 est de plus de 14,38 Milliards de FCFA (près de 22 millions d’euros).
Les actions menées ont permis de réaliser 644 Équivalents points d’eau modernes (EqPEM) grâce auxquels 161 000 personnes ont eu accès à l’eau potable. Par ailleurs, le service d’eau potable a été rétabli pour 12 500 personnes. Depuis le lancement du MCF, le nombre de personnes nouvellement desservies est de 190 500.
Une des bornes fontaines d’adduction d’eau potable (AEP) multi-villages de Dara-Ichiroua, région de Zinder © LuxDev
Sur le plan pastoral, les actions menées ont permis de réaliser 69 équivalents points d’eau pastoraux pour donner accès à l’eau potable à 17 250 personnes additionnelles en milieu pastoral et 69 000 Unités de bétail tropical (UBT).
Derrière ces achèvements, on distingue plusieurs types d’ouvrages.
Concernant l’alimentation en eau potable :
Un système d’Adduction d’eau potable (AEP) est un ensemble d’infrastructures qui permettent la production et la distribution d’eau potable à une localité ou un ensemble de localités.
Une AEP nécessite une source d’eau. Au Niger, en milieu rural, cette source est généralement souterraine et captée à l’aide d’un forage qui peut atteindre différentes profondeurs selon les conditions hydrogéologiques (de 50 à 500 m). 103 forages ont été réalisés en 2019.
Essai de forage © Lux-Dev
Cette eau souterraine, une fois pompée, est mise dans un réservoir placé en hauteur pour faciliter la distribution par gravité via un réseau alimentant les bornes fontaines et les branchements individuels. Le pompage de l’eau s’effectue prioritairement grâce à l’énergie solaire qui peut être, si besoin, complétée par des groupes électrogènes ou le réseau électrique public lorsqu’il est présent.
Parmi les AEP, on distingue :
- les AEP simples : système de taille moyenne alimentant un seul village. Le nombre de bornes fontaines varie de 4 à 8 en moyenne. 16 AEP simples ont été livrées en 2019 ;
- les AEP multi-villages : système de taille importante alimentant une grappe de villages. Ces systèmes peuvent compter jusqu’à plus de 25 bornes fontaines et des réseaux de distribution de plusieurs dizaines de kilomètres. 15 de ces infrastructures ont été livrées en 2019 ;
AEP multivillages de Dantyandou, région de Tillabéry © LuxDev
- les Postes d’Eau Autonomes (PEA) : petits systèmes ne comportant qu’une ou deux bornes fontaines. Ils sont exclusivement alimentés par l’énergie solaire. 19 PEA ont été mis en service en 2019.
Poste d’Eau Autonome, Village d’Abdalazi, région de Dosso © Zouloukalleyni Dourfaye
Concernant l’hydraulique pastorale :
L’hydraulique pastorale concerne l’alimentation en eau du bétail dans les zones pastorales. Elle se concentre sur les grandes zones de pâturage et de transhumance du bétail. Pour cela , on utilise majoritairement deux types d’ouvrages :
- les puits pastoraux : ouvrages cimentés et busés de grand diamètre et de grande profondeur. Ils sont surmontés de systèmes de poulies permettant le puisage de l’eau selon les méthodes traditionnelles des éleveurs. 61 puits ont été construits en 2019 ;
- les Stations de Pompage Pastorales : similaires à une AEP, elles sont dédiées à l’alimentation en eau du bétail via des abreuvoirs. 3 de ces stations ont été livrées en 2019.
Construction du puit cimenté pastoral à Alhadji Issa © Direction régionale de l’hydraulique et de l’assainissement Diffa
Par ailleurs, 485 infrastructures d’assainissement ont été réalisées durant l’année 2019 dans les écoles, les centres de santé et les lieux publics.
Le bilan de l’année 2019 révèle une montée en puissance de cet outil financier qui permet de concentrer et de rationaliser les efforts engagés vers l’atteinte des objectifs du secteur. Par ailleurs, des nouveaux contributeurs sont venus s’ajouter, à savoir le Royaume des Pays Bas, l’Union Européenne et l’Unicef, ce qui devrait permettre, pour l’année 2020, d’assurer l’accès à l’eau potable pour environ 465 000 personnes additionnelles.
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