NIGER : L'insertion de jeunes formés est une belle réussite.
Le projet « Appui à la formation et à l’insertion professionnelle des jeunes filles et garçons des régions d’Agadez et Zinder- AFIP/NIG801 » dépasse ses objectifs en termes d’insertion.
Comme le révèlent les résultats de l’enquête d’insertion des jeunes formés par le programme menée fin 2019, 3 206 jeunes entre 15 et 30 ans exercent en effet une activité professionnelle en lien avec leur domaine de formation (le projet a pour cible l’insertion de 3109 jeunes).
Parmi eux, 1 268 sont employés, souvent par le maître d’apprentissage auprès duquel ils ont effectué leur formation.
Ibrahim S., réparateur moto, Agadez. © LuxDev
Ainsi, Ibrahim S., 28 ans, explique : Dès le début de la formation, moi j’ai choisi de rester travailler avec mon maître d’apprentissage. C’est ainsi qu’à la fin de mon stage j’ai signé une fiche d’insertion avec mon maître d’apprentissage pour rester travailler avec lui et partager le dividende des recettes au prorata des heures travaillées
. Depuis son embauche dans cet atelier de réparation de motos à Agadez, ses conditions de vie se sont améliorées, précise-t-il : Je gagne en moyenne 2 000 à 2 500 F CFA par jour soit entre 60 000 et 75 000 F CFA par mois. J’arrive vraiment à subvenir à mes besoins, j’ai acheté une moto et je compte même me marier bientôt.
Même satisfaction pour Aichatou S. G., 30 ans : Avant mon recrutement à la formation du projet NIG/801, je n’avais aucune activité rémunératrice. J’étais femme au foyer sans salaire. Je gagne aujourd’hui un salaire mensuel de 50 000 F CFA
. Embauchée dans un atelier de vulcanisation, elle souhaite acquérir davantage d’expérience professionnelle, avant d’ouvrir son propre atelier.
Aichatou S.G., vulcanisatrice, Agadez. © LuxDev
Plus de 45 % des jeunes insérés sont des femmes. Cet indicateur dépasse la cible initiale du projet qui était de 35 %. Ce succès s’explique en partie par les actions de plaidoyer menées par les mairies pour l'inscription des filles dans les formations appuyées par le projet.
Les données de l’enquête révèlent également un engouement des jeunes pour le volet « auto-entreprenariat » du projet. Ousmane H. K., 23 ans, raconte son expérience : Après ma formation au Centre de formation aux métiers (CFM) de Tchirozérine et un stage d’un mois auprès d’un maître coiffeur, je me suis rendu compte que j’étais capable d’ouvrir mon propre atelier. J’ai travaillé pendant quelques mois avec un coiffeur le temps de gagner un peu d’argent pour m’installer. C’est ainsi que j’ai ouvert mon atelier avec mes quelques économies et un petit crédit avec un ami. J’ai aussi créé de l’emploi en recrutant un jeune stagiaire.
Ousmane H.K., coiffeur pour hommes, Tchirozérine. © LuxDev.
Parmi les jeunes insérés couverts par l’enquête, 1 938 jeunes autoentrepreneurs ont été recensés. Il est attendu que cet indicateur s'améliore encore significativement en 2020 avec le démarrage des appuis financiers aux projets de microentreprise portés par les jeunes à travers des subventions adossées à des crédits octroyés par la Banque agricole du Niger (BAGRI).
Pour rappel, le projet d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle des jeunes filles et garçons des régions de Zinder et d’Agadez (A-FIP/NIG801) est financé par l’Union européenne, dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique. Il est mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement. Il a pour objectif d’améliorer l’employabilité des jeunes filles et garçons grâce à la formation professionnelle et au développement de la petite entreprise artisanale.
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