NIGER - Leaving no one behind : la réduction des inégalités d’accès à l’eau
Au Niger, pays en grande partie traversé par le désert du Sahara, l’accès à l’eau est la condition première et indispensable à toute initiative de développement.
En tamasheq, langue du peuple Touareg, un dicton populaire adopté par l’ensemble des communautés révèle l’importance symbolique de l’eau et lui accorde une valeur équivalente à la vie : « Aman, Iman ».
Malgré un climat principalement aride, le Niger dispose d’importantes ressources d’eaux souterraines et de 550 km de vallée fluviale tracée par son fleuve homonyme dans l’ouest du pays.
Commune rurale de Fabidji (Dosso), Puits villageois construit sur financement MCF, dessert 34 hameaux environnants en eau potable
Cependant, aujourd’hui 46,31% de la population rurale nigérienne est dépourvue de tout accès à un service d’eau et s’alimente donc à des sources d’eau non potable, des puits traditionnels non protégés, des mares, etc. Les défis portent donc principalement sur la réduction des disparités qui caractérisent l’accès et la gestion de l’eau dans ce pays. En effet, ses ressources hydriques sont inégalement réparties sur le territoire, temporairement non disponibles selon la saison, et difficilement accessibles à cause notamment de la profondeur des nappes dans certaines régions.
Le gouvernement nigérien a fait de l’accès équitable de la population à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement un des objectifs de développement du pays et s’est doté d’un Programme Sectoriel Eau, Hygiène et Assainissement (2016-2030) pour répondre à cet objectif.
Commune rurale de Fabidji (Dosso), Puits villageois construit sur financement MCF, dessert 34 hameaux environnants en eau potable
Le PASEHA 3, programme conjoint Luxembourg / Danemark, vient en appui au secteur en améliorant l’équité dans l’accès aux services d’eau et d’assainissement, le développement de la gestion locale de la ressource en eau et la connaissance accrue de la ressource. Ancré au sein du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA), le PASEHA 3 vise à améliorer l'accès des populations aux services d'eau et d’assainissement pour 400 000 personnes additionnelles en 5 ans en parfait alignement avec la politique sectorielle.
Village d’Abdalazi (Dosso), Poste d’eau autonome réhabilité sur financement du MCF
Avec l’appui du PASEHA 3, un mécanisme de financement multi-bailleur a été mis sur pied en 2017, afin d’assurer un financement suffisant et équitable des besoins des populations. Le Mécanisme Commun de Financement (MCF) permet d’assurer une répartition équitable des interventions et de prendre en compte les besoins des zones fragiles ou en crise.
Pour l’ensemble du Niger, en 2018, avec les investissements réalisés via le MCF, 2 950 nouveaux ménages ont eu accès à un service basique d’eau potable pour la première fois. De plus, 4 nouvelles stations de pompage pastorales permettent d’alimenter 4 000 personnes du milieu pastoral en eau potable. Pour améliorer l’accès à l’assainissement de base, 119 édicules publics ont été également construits.
Approvisionnement : remplir des bassines et des bidons
Ces infrastructures permettront d’améliorer les conditions de vie des populations à plusieurs niveaux. Sur le plan de la santé, les risques de maladies seront réduits. Sur le plan de l’éducation, les chances de scolarisation et de maintien des enfants à l’école seront améliorées. C’est particulièrement le cas des jeunes filles qui disposeront de conditions sanitaires acceptables et seront déchargées de la corvée d’eau. Finalement, l’agriculture et l’élevage seront également favorisés avec moins de dépendance pluviométrique.
L’eau est bien source de vie, germe de conditions de vie plus justes et d’un développement humain durable.
Développement agricole , maraichage de contre saison grâce à une motopompe, Commune de Dioundiou, Dosso.
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