CABO VERDE - Discussion ouverte sur la violence basée sur le genre
Dans le cadre des 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre (VBG), le bureau Cabo Verde a organisé une discussion ouverte en présence du Procureur Maître António Andrade, d'une activiste d'une association qui s'occupe de femmes victimes de VBG et d'une survivante d'un tel crime.
Avant d'évoquer le travail réalisé au sein de l'unité VBG et la législation cabo-verdienne en la matière, Maître Andrade a énoncé quelques chiffres qui font froid dans le dos. Entre 2019 et 2022, un total de 5 569 cas de crimes de VBG et 1 824 aggressions sexuelles ont été recensés au Cabo Verde. Il s'agit ici des chiffres officiels de crimes réellement dénoncés et suivis par la justice. De ces actes d'aggressions sexuelles, 32,2 % ont été commis contre des enfants, 22 % avec pénétration et 6,8 % contre des mineurs âgés de 14 à 16 ans.
Maître Andrade a souligné le fait que les instances font tout leur possible pour suivre et juger les aggresseurs mais que le système manque de ressources à tous les niveaux, au vu du nombre de cas. Aussi, beaucoup d'aggresseurs s'en sortent sans être proprement jugés, car la victime retire sa plainte ou les témoins ne souhaitent plus se présenter au tribunal.
L'activiste Indira Mendonça a partagé les expériences qu'elle vit au quotidien auprès de victimes, et en avant l'importance de sensibiliser tout le monde à témoigner pour aider la victime et les instances à rendre justice. Par ailleurs, elle a rappelé que la VBG ne commence pas seulement par un acte de violence en tant que tel, mais qu'elle présente beaucoup de nuances auxquelles il est important de sensibiliser chacun, très tôt, avec l'éducation des enfants.
Enfin, la survivante d'un crime de VBG a quant à elle partagé son histoire et son vécu de ce douleureux chemin et du périple avec les instances publiques. Un périple qu'elle a seulement pu traverser avec l'assistance de l'association d'Indira Mendonça.
La discussion ouverte qui s'est ensuivie a été enrichissante avec des partages d'histoires personnelles et la volonté exprimée d'être un agent de changement pour combattre la VBG, car tout commence en et par soi-même.
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