L’auto-évaluation, pour booster l’administration publique !
« En route vers l’excellence », telle était la conclusion de la présentation du modèle de Cadre d’auto-évaluation des fonctions publiques (CAF) de M. Ibrahima Ndiaye, Directeur général du Bureau organisation et méthodes du Sénégal (BOM), de passage à Luxembourg début octobre 2019. Sa visite coïncidait avec la semaine des représentants résidents de LuxDev, occasion donc de présenter ce modèle et de partager les acquis et perspectives de son application au Sénégal.
Mais qu’est donc le CAF ? Et comment cet outil permet de booster l’administration publique, en particulier au Sénégal
Démarche de gestion globale de la qualité, le CAF est un instrument de management participatif qui permet d’entrer dans le cœur des pratiques de management des organisations. Contrairement aux démarches qualité de type ISO qui demandent la mobilisation d’une expertise externe et souvent des moyens importants, le CAF repose sur l’auto-évaluation. A travers la démarche CAF, le personnel dans sa diversité, donne son point de vue sur le fonctionnement de l’organisation, et à partir de là commence un processus d’amélioration continue, un « voyage vers l’excellence ».
Conçu et développé depuis 2000 avec l’appui de l’Institut européen d’Administration publique (IEAP), on compte aujourd’hui à travers le monde, des milliers d’utilisateurs du modèle CAF. Au fil des ans, celui-ci a évolué (une version 2020 est en cours d’élaboration) et s’est diffusé en Europe puis au-delà. Retenu par le BOM comme modèle pour moderniser l’administration publique, le modèle CAF est appliqué au Sénégal depuis 2017.
Grâce à un véritable transfert de compétences réalisé grâce à l’expertise de l’IEAP, les conseillers en organisation du BOM sont devenus des « coachs CAF », capables d’accompagner les organisations publiques nationales dans le processus d’auto-évaluation que nécessite le CAF. Après deux années de pratique, le CAF a fait ses preuves dans plusieurs organisations et constitue selon M. Ibrahima Ndiaye, un « puissant levier dans les démarches de modernisation de l’administration et des organisations publiques ».
A travers la définition et la mise en œuvre de plans d’actions bien ciblés, le CAF a permis aux différentes organisations concernées de renforcer leurs structurations et de mieux définir le rôle de chaque agent en leur sein. La dynamique interne née du processus CAF est porteuse d’une communication interne et externe renforcée, d’un management plus participatif. Les organisations publiques sont également plus soucieuses de la qualité des services qu’elles rendent, la satisfaction des citoyens / clients étant un des critères essentiels du CAF.
Si dans certaines conditions, le CAF peut être très efficace. Il peut être inutile voir dangereux si certains facteurs clés ne sont pas réunis. La démarche repose sur une démarche volontaire, l’engagement formel du top management est essentiel pour que l’exercice aboutisse. D’autre part, le CAF doit pouvoir aboutir à un plan d’actions réalisable avec les moyens de l’organisation. Au cas contraire, les performances de l’organisation ne seront pas améliorées et le personnel risquerait de ressortir démotivé de cet exercice.
Au vu des premiers résultats enregistrés par l’application du CAF au Sénégal, les perspectives sont nombreuses au niveau national mais également au-delà avec la possibilité de la mise en place d’un réseau africain des pays ayant adopté le CAF. A travers son nouveau programme, la Coopération Sénégal-Luxembourg appuiera la dynamique d’institutionnalisation du CAF au niveau national, avec des appuis pour une application dans les secteurs prioritaires de la santé et de la formation professionnelle
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