NIGER - Les effets inattendus du programme de développement rural NIG/025
Le programme NIG/025 a pour objectif d’augmenter les opportunités économiques pour les jeunes de la région de Dosso. L’appui au parcours des jeunes agriculteurs se réalise à travers trois activités :
- la formation ;
- le conseil agricole ; et
- l’installation à travers le crédit agricole.
Le programme sélectionne des jeunes âgés de 18 à 35 ans et vise à en former 10 000, dont au moins 10 % auront bénéficié d’une installation réussie à travers le crédit. Des mesures sont prises pour s’assurer que la moitié des bénéficiaires soient des femmes.
A Hamamara, la récolte s’annonce bonne © LuxDev
À ce jour 7 706 jeunes ont été formés, dont 53 % de femmes. 1 383 projets ont déjà été financés, et 40 % de ces projets sont portés par des femmes.
Ce bilan des résultats obtenus à mi-parcours démontre que le programme a posé les jalons propices à l’atteinte, voire au dépassement, des objectifs fixés lors de la formulation. En matière de formation, l’approche adoptée a suscité un fort engouement des jeunes et des organisations paysannes (OP). Pour ce qui est du crédit, les demandes de prêt individuel émanant des jeunes formés affluent à un rythme supérieur aux prévisions.
Dans la commune de Dioundiou, l’implication des agents de la mairie, des chefs de villages et des organisations paysannes dans la sélection, l’appui et le suivi des jeunes mérite d’être soulignée.
En amont du programme, le conseil communal, appuyé par le chef de district agricole (CDA) et les représentants de la chambre régionale d’agriculture (CRA) proposent les villages devant abriter les sites de formation en fonction du type de production agricole. Grâce aux chefs de village, en assemblée générale, les jeunes motivés remplissant les critères sont retenus pour suivre la formation. La formation et les premières récoltent suscitent une émulation encouragée par le maire en personne, qui, pour donner l’exemple, cultive son terrain dans son village d’origine selon les techniques enseignées.
Ainsi, à Hamamara, à côté de la parcelle du maire, les terres cultivées tout au long de l’année se multiplient. Les habitants sont fiers de faire visiter leurs parcelles et de montrer la qualité de leur produits de saison sèche. Les adultes s’inspirent des jeunes et abandonnent progressivement les anciennes méthodes de culture, moins productives.
À Hamamara, village de la commune de Dioundiou, presque tous les habitants prennent part aux cultures tout au long de l’année © LuxDev
Deux générations de producteurs © LuxDev
Culture du riz en saison sèche © LuxDev
Les hommes ne partent plus en exode à la fin de la saison des pluies. Les motopompes et autres appuis reçus en intrants sous forme de crédit à coût partagé rendent possible la culture du riz irrigué en saison sèche, sur des terres jadis inutilisées.
Les jeunes s’affilient volontairement aux OP qui facilitent la vente des produits après stockage dans un magasin réalisé avec le soutien du programme et l’achat des intrants à des prix intéressants. Les OP constituent également une forme de pression sociale, incitant les jeunes à honorer leurs engagements pour ceux qui ont sollicité un crédit. Certains des jeunes appuyés par le programme sont devenus formateurs. Un cercle vertueux a pris forme dans cette petite commune de la région de Dosso, et le succès en est nettement attribuable à l’engagement de tous les acteurs concernés.
Extrait d’un hebdomadaire Nigérien du 11 avril 2019 concernant le NIG/025
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