MALI - Les services fournis par les centres de services aux éleveurs améliorés dans le sud du pays
Dans le cadre de sa stratégie de promotion de la filière du lait local dans la région de Sikasso, au sud du Mali, le programme MLI/026 - Appui aux filières agropastorales - Phase II, cofinancé à parts égales par le Grand-Duché de Luxembourg et la Suisse, mise notamment sur le renforcement des capacités des centres de services aux éleveurs. Trois centres pilotes ont ainsi bénéficié de l'appui du programme afin de mettre en place des parcelles irriguées pour la production du fourrage.
Les centres de services rendent aux éleveurs des services relatifs à l’alimentation et aux soins du bétail, en échange du lait de vache produit par ces derniers. Ce système de troc entre les centres et les éleveurs permet, d’une part, d’écouler plus facilement le lait produit par les éleveurs et, d’autre part, aux centres de fonctionner à travers la transformation et la commercialisation du lait local. Différents produits sont ainsi transformés par les centres et mis sur le marché local : lait frais pasteurisé, fènè, lait caillé, yaourt et ghee.
Séance de traite du bétail dans une ferme dans les périphéries de la ville de Sikasso
Ces échanges en matière d’alimentation du bétail contre le lait local se basent uniquement sur les aliments du bétail industriels (produits localement sur place ou importés des pays voisins comme le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire) qui connaissent une augmentation de prix importante ces dernières années. Par exemple, le prix de 40 kg de tourteau de coton, principal aliment du bétail industriel, a presque doublé entre 2018 et 2022 (11 500 FCFA en 2022, contre 6 000 FCFA en 2018). Cette situation constitue un véritable frein à l’élevage dans la région de Sikasso et génère un impact environnemental défavorable en raison du transport de ces aliments.
Réception et enregistrement du lait au point de collecte
Renforcement des capacités des centres en matière de production du fourrage
Afin d’améliorer l’alimentation du bétail, le Programme d’appui aux filières agropastorales - Phase II, en partenariat avec la Fédération régionale des unions de sociétés coopératives des producteurs de lait de Sikasso, mise sur le renforcement des capacités des centres de services aux éleveurs dans la production irriguée du fourrage, et ce à travers un système de pompage solaire et sa conservation dans des magasins de stockage adaptés.
Parcelle fourragère d’un membre de la coopérative Siguida NONO de Koutiala
Ainsi, trois centres de services aux éleveurs pilotes, un par pôle économique régional (Bougouni, Déh et Koutiala), ont bénéficié de l’appui du programme pour la mise en place de parcelles irriguées d’un hectare pour la production du fourrage. Les variétés produites sont le Brachiaria ruziziensis (15 à 20 tMs/ha), une graminée pérenne très riche en azote, et le Mucuna pruriens (6 tMs/ha), une légumineuse fourragère annuelle également très riche en azote. La production fourragère annuelle visée par hectare est de 15 à 20 tonnes pour le Brachiaria, représentant une valeur de 1 500 000 à 2 000 000 FCFA ou permettant potentiellement l’alimentation de six à huit vaches laitières en stabulation par an.
Ensemencement de la parcelle fourragère de Bougouni en Brachiaria ruziziensis
Le programme MLI/026 est cofinancé à parts égales par le Grand-Duché de Luxembourg et la Suisse, et mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.
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