MALI - Les jeunes carreleurs de Diré
Le projet ADEL prévoit la formation professionnelle de 2 500 jeunes dans la région de Tombouctou, âgés entre 15 et 40 ans et l’insertion professionnelle de 2 000 jeunes parmi eux, tant via l’auto-emploi soit en tant que salariés, à travers le dispositif d’orientation et insertion professionnelle (DOIP) qui identifie les jeunes sur la base d’un certain nombre de critères, dont leur participation aux différentes activités organisées par les DOIP et élabore des parcours de formation-insertion personnalisés.
Les jeunes identifiés et motivés sont formés dans différents domaines de leur choix, comme par exemple la transformation agro-alimentaire, la réparation de matériels agricoles, la coiffure, la menuiserie, la plomberie, l’électricité, etc. Ensuite, ils sont suivis dans leur insertion professionnelle par des mentors et les conseilleurs en orientation du DOIP.
Mahamane Hamadi Dicko fait partie, avec 12 autres jeunes, des personnes suivies par le bureau du DOIP de Diré. Après une formation théorique et pratique de 20 jours pour renforcer ses compétences en confection des carreaux et en pavage, il a bénéficié d’équipements/matériel de travail, de l’appui à l’élaboration d’un plan d’action simplifié et de l’accompagnement d’un mentor pendant plusieurs mois.
À la suite de cette formation, 6 des 13 jeunes formés, dont deux jeunes filles, ont décidé d’évoluer ensemble et de créer une unité de fabrique de pavés/dallettes et carreaux dénommée « jeunes carreleurs de Diré ».
La mairie de la commune et le conseil communal de la jeunesse de Diré leur ont offert une place et un hangar servant d’atelier de travail et d’exposition dans un lieu très visible et bien fréquenté. Dès les premiers jours de leur installation, le groupe a gagné un marché qui leur a permis d’avoir un premier contrat de 1 500 000 Fcfa avec un particulier. Avec les revenus générés, ils ont acheté des équipements complémentaires pour un montant de 150 000 Fcfa.
Avant le début des activités, les deux jeunes filles s’occupaient uniquement des tâches ménagères et les quatre jeunes hommes étaient tous apprentis-maçons et ils ne gagnaient presque rien. Aujourd’hui, ils arrivent à gagner en moyenne 20 000 Fcfa par semaine et par personne, à épargner de l’argent et à approvisionner leur atelier en matières premières. De plus, ils sont dans le processus d’ouvrir un compte bancaire.
Le succès obtenu leur a permis de soutenir leurs familles, de soumettre une demande d’appui complémentaire au niveau de Fonds d’appui à la création d’entreprise par les jeunes et de postuler pour les marchés lancés par ADEL et d’autres intervenants dans le cadre de la réhabilitation/construction des services sociaux de base.
Témoignage de Aissata Maiga (jeune fille membre du groupe)
« Au début, les gens me regardaient bizarrement car aucune femme à Diré n’évolue dans ce domaine. Mais lors des différents entretiens avec le conseiller en orientation du DOIP, j’ai insisté et aujourd’hui je suis devenue une référence pour les jeunes filles. En effet, de plus en plus des jeunes filles de Diré se positionnent pour des formations dans ce domaine mais aussi dans d’autres métiers qui étaient exclusivement pratiqués par des hommes ».
Le programme ADEL - Appui au développement économique local et à la prévention des conflits dans les régions de Tombouctou et de Gao est financé par la Commission européenne et mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.
Cette publication a été produite avec le soutien financier de l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de LuxDev et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne
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