NIGER - Développement rural : une synergie d’action grâce aux associations de producteurs
La culture de la pomme de terre est intéressante pour diverses raisons. D’un point de vue agronomique, sa culture est aisée et, en saison sèche et fraîche, son potentiel de rendement est important. De plus, la culture se réalise à un moment où l’agriculteur peut y consacrer du temps (hors saison des pluies). D’un point de vue nutritionnel, elle se classe parmi les plantes à racine ou à tubercules les plus nutritives. Elle est cependant peu cultivée en Afrique de l’Ouest en raison de contraintes récurrentes : la difficulté de se procurer du plant (qui provient de l’Europe), un manque de moyens de production, peu de possibilités de conservation du produit et peu ou pas de formation et d’organisation des producteurs. Dans les localités de Doutchi et Matankari, dans la région de Dosso, la synergie qui s’est créé entre les jeunes agriculteurs et une association de producteurs, soutenue par les actions du programme NIG/025, a permis de lever ces contraintes.
Extrait d’un reportage d’un journal local sur le phénomène de la production de pomme de terre dans cette région
Dans le cadre du troisième Programme indicatif de coopération (PIC) qui couvre la période 2016-2020, l’objectif du Programme d’appui au développement agricole durable dans la Région de Dosso (NIG/025) est aligné sur l’Initiative « les Nigériens Nourrissent les Nigériens » (I3N). Il vise à augmenter les opportunités économiques pour les jeunes de la région de Dosso dans les métiers liés aux filières agricoles. Dans ce cadre, le programme prévoit le suivi du parcours des jeunes vers une installation réussie. La stratégie d’insertion des jeunes agriculteurs se réalise à travers trois activités :
- la formation;
- le conseil agricole ; et
- l’installation à travers le crédit agricole.
La mise en place d’infrastructures structurantes publiques complète cette stratégie en favorisant les conditions de conservation et de vente des produits agricoles.
Les jeunes de Doutchi et Matankari ont donc reçu une formation en maraichage, un appui-conseil pour le montage de leur exploitation agricole et l’accès à un crédit adossé à une subvention auprès de la Banque agricole du Niger (BAGRI). Dans leur situation, c’est toutefois l’investissement hors du commun de la fédération des coopératives maraichère de Niger (FCMN Niya) qui leur permet d’obtenir des résultats exceptionnels. Le suivi offert par la FCMN auprès de ces jeunes consiste notamment :
- en fourniture des semences et intrants agricoles aux jeunes (pour les jeunes encadrés par le NIG/025 ces intrants font partie du prêt BAGRI / pour les autres c’est la fédération qui donne à crédit en attendant la récolte) ;
- en un appui technique pour la production de la pomme de terre ;
- en l’achat de la production avec paiement immédiat au jeune (donc des achats groupés pour l’ensemble des jeunes aux prix unitaire fixe) et stockage de la pomme de terre dans les magasins de la fédération et commercialisation ;
- à un appui au recouvrement du crédit des jeunes : versement sur le compte des jeunes ouvert à la BAGRI, des sommes à payer par les jeunes pour l’échéance de remboursement.
Ces appuis donnent lieu à des réussites exemplaires. Ainsi, le jeune Hamissou Ousmane a atteint le record de 12 tonnes de pommes de terre produites cette année. Il est actuellement considéré comme un « jeune expert » en production de pomme de terre et est parfois sollicité pour former d’autres jeunes dans le Région de Dosso.
Ce succès incite même d’autres agriculteurs, non formés par le programme, à se lancer dans la culture de la pomme de terre. Selon le maire de la localité de Magé Maikaba, les jeunes qui pratiquent la culture de la pomme de terre sont assurés d’un bénéfice d’au moins 1 million de de FCFA par récolte, ce qui, pour le Niger, constitue un revenu très confortable. Une dynamique est lancée, qu’il convient de faire perdurer, pour le plus grand bénéfice des jeunes installés par le programme NIG/025.
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