NIGER - Les communes à la source de la programmation sectorielle de l’eau et de l’assainissement
Le Programme d’appui au secteur de l’eau et de l’assainissement (PASEHA 3), financé conjointement par le Grand-Duché de Luxembourg et le Royaume de Danemark, appuie le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement dans le processus de transfert des compétences aux collectivités territoriales.
Dans le cadre de cette décentralisation, les communes ont la responsabilité de fixer des priorités d’intervention pour le développement des services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. Cette expression s’effectue de façon participative et concertée avec l’ensemble des usagers, à travers un Plan Local eau assainissement (PLEA).
La nouveauté de l’exercice demandé, ainsi que le manque de ressources humaines et financières au niveau des communes nécessitent cependant un soutien important de l’état et de ses partenaires techniques et financiers.
Ainsi, le Mécanisme Commun de Financement financera 148 PLEA d’ici 2020 . Cet investissement s’élève à près d’ un milliard de francs CFA. À ce jour, 44 communes ont déjà été appuyées..
En soutenant financièrement l’élaboration des PLEA, le programme vise ,d’une part, la réduction des disparités dans l’accès aux services de l’eau et de l’assainissement ,et d’autre part, la gestion durable des ouvrages construits et financés sur la base de cette programmation ascendante.
Adduction d’eau potable (AEP) multi-villages de Dara-Ichiroua, Commune de Wacha, Région de Zinder © LuxDev
Le PLEA est un outil de planification communale qui se base sur une vision approfondie de la situation. Il s’agit dans un premier temps de faire un inventaire exhaustif des ouvrages d’eau et d’assainissement déjà existants. Une liste prioritaire de localités à équiper en ouvrages hydrauliques et d’assainissement est ensuite fixée. Un plan d’investissement triennal fournit les détails sur les montants de financements nécessaires.
Séance de restitution du PLEA de la commune d’Akoubounou, région de Tahoua © LuxDev
La priorisation des interventions au niveau communal est un exercice participatif qui permet de mieux apprécier les ressentis de la population et de réduire les inégalités. Les réalisations ne sont plus la conséquence des moyens mobilisés ou des possibilités techniques mais plutôt d’une vraie concentration de moyens pour réduire les disparités là où le besoin se fait sentir.
À cet effet, une série de critères est définie et discutée avec les usagers. Il peut s’agir, entre autres :
- des principales activités économiques dans la commune ;
- des conflits d’usage existants ;
- des maladies récurrentes, souvent d’origine hydrique ; ou encore
- des infrastructures publiques existantes (école, marché, centre de santé).
La discussion, bien que parfois houleuse, permet en définitive de cerner la vraie problématique par rapport à l’accès au service Eau et Assainissement dans le milieu. Elle favorise une programmation plus équitable et moins sujette aux influences politiques et sociales.
Le maire, les représentants du délégataire et l’association d’usagers (AUSPE) de la AEP de Dara Ichiroua, Commune de Wacha, Région de Zinder © LuxDev
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