Information
- Pays
- Burkina Faso
- Bureau pays de LuxDev
- Bureau Burkina Faso
- Secteur
- Environnement et changement climatique
- Période d'exécution
- 1 Janvier 2022 - 31 Décembre 2025
- Durée totale
- 48 mois
- Budget total
- 6 495 000 EUR
- Répartition des contributions
-
- Gouvernement luxembourgeois
0 EUR - UE
6 000 000 EUR - AECID (Coopération espagnole)
495 000 EUR
Fiches projets
Objectifs du projet
L’objectif global du projet est de contribuer à une transformation agroécologique des systèmes agro-pastoraux adaptés au changement climatique afin de les rendre plus productifs, résilients et sains pour les animaux, les humains et l'environnement.
Spécifiquement, ce projet cofinancé par l’Union européenne (UE) et l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID), mis en œuvre par l'Agence belge de développement (Enabel), AECID et LuxDev, vise à :
- améliorer la disponibilité et l'accès aux ressources pastorales par des pratiques de gestion durable adaptées au changement climatique, testées par la recherche et connues par les acteurs techniques et sociaux ;
- améliorer la disponibilité et l'accès à l'aliment bétail de qualité au niveau régional, à travers une meilleure production et organisation de la distribution ;
- limiter les risques liés à la consommation de lait local pour la santé humaine à travers un meilleur contrôle des zoonoses ;
- assurer la concertation cohérente avec les principaux acteurs influents et potentiellement impactés de l’action et entamer un dialogue avec les décideurs pour améliorer les politiques sectorielles.
Contexte
L’élevage en Afrique de l’Ouest représente l’activité économique principale pour au moins 50 millions de personnes au Sahel. Il repose en grande partie sur le système pastoral et la mobilité du bétail pour la recherche de fourrage adéquat en fonction des saisons.
Cette mobilité est une stratégie d’adaptation à l’irrégularité des pluies et aux sécheresses cycliques auxquelles font face les pays sahéliens. Elle est cependant entravée par le rétrécissement et la dégradation des espaces de pâture et par la fermeture de l’accès des troupeaux vers certains pays du sud (Bénin, Nigeria). Cette situation, couplée à une pénurie chronique d’aliments du bétail et à son coût élevé, entraîne de graves crises pour ce mode de production, fragilisant ainsi les personnes qui vivent dans ces régions. À ces maux s’ajoute le problème de santé animale, avec comme corollaire, la transmission des maladies des animaux à l’homme, ce qui constitue un problème de santé publique. Au Sahel également, l’insécurité grandissante due aux formations des groupes terroristes vient exacerber les problèmes de l’élevage pastoral dont le cœur du métier est la mobilité.
À travers la recherche et l’innovation, PRISMA veut s’attaquer aux défis de la disponibilité du fourrage, de la gestion des ressources pastorales, de la production et de la distribution de l’aliment bétail et de la sécurité sanitaire des sous-produits de l’élevage, en l’occurrence le lait. Le projet aidera également à régler les difficultés liées à la coordination entre les intervenants, et à stimuler le partage de connaissances et le dialogue politique autour de ces thématiques en vue de définir des orientations stratégiques permettant le développement de l’élevage en Afrique de l’Ouest.
Stratégie d’intervention du projet
Le projet vise à promouvoir la prise en compte des enjeux de changement climatique, la sécurisation des systèmes pastoraux et le développement agro-pastoral dans les différentes politiques en soutenant les orientations régionales et la construction d’une vision partagée des systèmes pastoraux mobiles en Afrique de l’Ouest, notamment dans la zone de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Il apportera également des contributions en vue de compléter différents projets de recherche ou de développement régionaux en synergie avec eux.
En visant la production de résultats de recherche appliquée, PRISMA s’inscrit dans le soutien des orientations régionales. Il se base sur une approche participative et multisectorielle, impliquant des partenariats Nord-Sud, et mise sur une forte mobilisation des structures opérationnelles locales, publiques et privées. Le but est de valoriser les résultats de la recherche par les acteurs locaux et les décideurs politiques.
En d’autres termes, la stratégie d’intervention comporte trois étapes :
- la production de connaissances, issues de travaux de recherche (capitalisation, recherche-action), qui sera valorisée dans le cadre d’un renforcement de compétences des acteurs locaux ;
- la mise à l’échelle des innovations et bonnes pratiques analysées et validées par les acteurs locaux ;
- la mise en dialogue des principaux résultats et recommandations de la recherche auprès des décideurs politiques, ce qui permettra de les prendre en considération pour orienter les politiques sectorielles.
D’une manière spécifique, concernant l’amélioration de la gestion des ressources pastorales et l’adaptation aux effets du changement climatique, PRISMA capitalisera sur les initiatives de restauration et de gestion des pâturages, les alternatives significatives à l'exploitation des ressources pastorales, les mécanismes de crédits carbone pour valoriser les initiatives de mitigation/atténuation en milieu agro-pastoral et favorisera leur mise à l’échelle. Enabel assure avec LuxDev la mise en œuvre de cet objectif spécifique 1 de PRISMA ; chaque agence ayant des activités spécifiques (Enabel pour la gestion des ressources pastorales et LuxDev pour les mécanismes de crédits carbone). Toutefois, eu égard au contexte d’insécurité grandissant au Sahel, le projet s’adaptera à ce contexte en modifiant si nécessaire ses zones d’investigation.
L’objectif spécifique 2 d’amélioration de l’accès à l’aliment bétail est mis en œuvre par AECID et consistera à améliorer le réseau de distributions d’aliment bétail grâces aux banques de stockage. Il sera également question de renforcer la production d’aliments de qualité pour le bétail et de mettre en place des mécanismes efficients pour rendre disponible l’aliment bétail, surtout en période de soudure, à travers des systèmes d’assurance indicielle et l’accompagnement technique pour la production et l’estimation des besoins d’importation.
En ce qui concerne la limitation des zoonoses dans la filière lait, cet objectif 3 du projet est mis en œuvre par Enabel. Il s’agira de fournir des données sur la prévalence de la tuberculose et de la brucellose et de renforcer les capacités des réseaux de surveillance épidémiologique. Le projet diagnostiquera de manière collaborative l’accès des acteurs de la filière lait aux informations épidémiologiques, facilitera la cocréation et pilotera des solutions innovantes de prévention ou de gestion des zoonoses dans la filière lait.
Enfin, concernant la contribution aux politiques et stratégies sectorielles nationales et régionales, PRISMA facilitera la concertation entre divers acteurs, le dialogue politique, l’information sensibilisation/formation ainsi que le partage dans des événements de haut niveau. Ce quatrième objectif de PRISMA est conjointement mis en œuvre par les trois agences afin de garantir une cohérence dans l’atteinte des résultats.
PRISMA mettra en place trois groupes thématiques liés aux trois composantes (gestion des ressources pastorales et changement climatique ; aliment bétail ; prévention et contrôle des zoonoses). Chaque partenaire assurera la direction pour une thématique donnée : LuxDev pour la gestion des ressources pastorales et le changement climatique, Enabel pour la prévention et le contrôle des zoonoses et AECID pour l’aliment bétail. Ces groupes thématiques seront des cadres de discussion et de partage concernant les résultats de recherche d’actions.
Les trois agences de mise en œuvre du projet sont assistées par un comité d’orientation stratégique (COS) en tant qu’instance consultative.
Financement du projet
PRISMA est financé par l’Union européenne à hauteur de 6 000 000 EUR et par l’AECID à hauteur de 495 000 EUR. Le budget alloué à LuxDev est de 1 200 000 EUR.
Partenariat
Outre les bailleurs et les agences d’exécution du projet, les partenaires inclus dans le contrat et ayant accès au financement sont entre autres : l’Institut du Sahel, l’Université de Liège, Vétérinaire sans frontière, l’Institut national de l’environnement et de recherches agricoles, le Centre international de recherche développement sur l’élevage en zone subhumide, le Centre régional AGRHYMET, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, l’Institut royal des tropiques d’Amsterdam, l’Université de Luxembourg (UNI.LU) Interdisciplinary centre for security, reliability and trust (SnT), l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement et l’Université Paris Dauphine (Laboratoire d’économie forestière et la Chaire d’économie du climat), la Fondation Plan Vivo, le CO2Logic.
Les autres parties prenantes principales sont : la CEDEAO, notamment à travers la Direction de l'Agriculture (l’ARAA et le CRSA), le réseau RBM, l’AREPK au Mali, les programmes PRADEL et REPO au Niger, le PREDIP, le GloNet Sahel, le PRAPS et autres initiatives DeSIRA.
Localisation et durée du projet
PRISMA est mis en œuvre pour une durée de quatre ans (2022- 2025).
L’ensemble des activités seront mises en œuvre au Niger, au Mali et au Burkina Faso, pays dans lesquels sont déjà implantées Enabel, LuxDev et AECID.
Au niveau de chacun des pays, les interventions concernent principalement mais non exclusivement les zones de :
- Mali : Koulikoro, Sikasso ;
- Niger : Zinder, Tahoua, Dosso, Tillabéry ;
- Burkina Faso : régions du Sahel, Centre-Nord et Nord.
Dernières nouvelles
BURKINA FASO - Atelier d'information du projet PRISMA avec les acteurs clés
Ce 14 avril 2022, les agences d’exécution du Projet de recherche et innovation pour des systèmes agropastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l’Ouest (PRISMA), que sont LuxDev, Enabel et AECID, ont tenu un atelier d’information sur le projet avec les acteurs clés au Burkina Faso. Cet atelier, qui s’est déroulé à l’Université Virtuelle du Burkina à Ouagadougou, a également été l’occasion d’échanger sur la complémentarité des acteurs intervenant dans le domaine.
Participants à l’atelier d’infirmation du projet PRISMA © Enabel BKF | Marc Cascant
L’objectif global du projet est de contribuer à une transformation agroécologique adaptée au changement climatique des systèmes agropastoraux pour les rendre plus productifs, résilients et sains pour les animaux, les humains et l'environnement.
Le projet se base sur une approche innovante axée fondamentalement sur la recherche pour apporter un changement subséquent aux systèmes agropastoraux. Il procède par une démarche participative et multisectorielle, impliquant des partenariats Nord-Sud, et mise sur une forte mobilisation des structures opérationnelles locales publiques et privées, en vue d’une appropriation et d’une valorisation des résultats de la recherche par les acteurs locaux et les décideurs politiques qui pourront assurer une mise à l’échelle au niveau national et régional.
La stratégie du projet s’articule donc autour de la production de connaissances, issues de travaux de recherche (capitalisation, recherche-action), qui seront valorisées dans le cadre d’un renforcement de compétences des acteurs locaux. Ces derniers pourront par la suite assurer une mise à l’échelle des innovations et bonnes pratiques analysées. Enfin, la mise en dialogue des principaux résultats et recommandations de la recherche auprès des décideurs politiques permettra de les prendre en considération afin d’orienter les politiques sectorielles.
En d’autres termes, il s’agit, pour PRISMA, de fédérer, au niveau opérationnel, les acteurs de terrain et de la recherche pour la construction d’innovations et de savoir-faire (recherche action, recherche appliquée), ainsi que la capitalisation et la mise à l’échelle des bonnes pratiques. Ainsi, PRISMA capitalisera sur l'existant et tentera de combler les lacunes afin de traduire les produits de la recherche en informations et outils utilisables par les structures d'accompagnement dans le domaine du pastoralisme, et d’appuyer la conception et la mise à l'échelle des produits et services innovants qui bénéficient aux producteurs (agro)pastoraux.
Cet atelier d’information et d’échanges a permis aux partenaires, aux différentes ONG et à des personnes de la société civile intéressées par le sujet de mieux appréhender la démarche qui sous-tend le projet, ainsi que des thématiques telles que la finance carbone expérimentée par LuxDev dans son projet BKF/024 - Récupération et valorisation des espaces pastoraux.
L’atelier a suscité un fort intérêt de la part des participants. Il s’est achevé par une série de questions/réponses et une session de collecte d’informations sur fiche afin de mettre en évidence les synergies potentielles avec les différents partenaires dans les domaines d’intervention du projet.
Lancement de l’atelier à l’Université Virtuelle du Burkina © LuxDev | Sébastien Lambalot
Maïmouna Ousmane, coordonnatrice Enabel (Niger) du projet PRISMA © Enabel BKF | Marc Cascant
Razingrim Ouedraogo, coordonnateur PRISMA LuxDev au Burkina Faso lors de sa présentation © Enabel BKF | Marc Cascant
Le projet PRISMA est financé par l’Union européenne à hauteur de 6 000 000 EUR et l’Agence espagnole pour la Coopération internationale au développement (AECID) à hauteur de 495 000 EUR, et exécuté par les trois agences AECID (Espagne), LuxDev (Luxembourg) et Enabel (Belgique) pour une durée de quatre ans.
Cet article a été élaboré avec l’aide financière de l’Union européenne. Les opinions qui y sont exprimées ne doivent en aucun cas être considérées comme reflétant la position officielle de l’Union européenne.