Information
This project is closed since 30.09.2016.
- Country
- Niger
- LuxDev's country office
- Niger Office
- Partner execution agency
- Ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales
- PIC 2
- 2008 - 2012
- Implementation period
- 1 July 2011 - 30 September 2016
- Total duration
- 63 months
- Total budget
- 18,706,327 EUR
- Contribution breakdown
-
- Luxembourg Government
15,200,000 EUR - Gouvernement du Niger
3,506,327 EUR
Mid-term evaluation
Final evaluation
Over the last 12 years, in the Education sector, the Government and their development partners focused on access to education for six to 11 year olds, the recruitment of teachers and the construction of infrastructure, but learning outcomes have remained relatively low.
Project NIG/019 specifically concentrates on improving teaching and learning and cover the whole region of Dosso (150km south east from the capital, Niamey) where the Luxembourg Cooperation is working for more than 15 years in various sectors.
In the field of literacy and adults training, project NIG/019 contributes to the raise of literacy rate, the development of literacy environment and the professionnalisation of private sector operators. It supports the creation of a regional Fund for literacy. Project NIG/019 focuses especially on girls who suffer from a lack of schooling.
Regarding construction and maintenance of classrooms, national models have been selected with a special attention to environment bioclimatic aspects. In 2016, at the end of the project, 135 schools and 42 high schools will also have access to water.
In the field of teaching quality (primary and high school), the strategy of intervention focuses on improvement of tow main sectors (reading ans mathematics). It underlines the importance of quality on various issues: analysis of the training needs for undergraduated teachers, training of trainers, development of training tools, set up, assessment and follow up of trainings and so on. Focus is also put on purchase of books and documents.
This project is already drawing a lot of attention as Swiss Cooperation has delegated part of its funding (1,400,000 EUR) to LuxDev in order to support some of the activities (see project NIG/719).
Latest news
Implantation et opérationnalisation d’un Fonds Régional pour l’Alphabétisation et l’Education Non Formelle (FRAENF) dans la région de Dosso
La région de Dosso est située à l’extrême Sud-Ouest de la République du Niger et couvre une superficie de 31.000 km² subdivisée en huit départements et 43 communes. Elle compte 2.040.699 habitants dont 1.041.058 femmes avec un taux d’accroissement annuel de 2,7%. L’agriculture et l’élevage constituent les deux principales activités de production des populations. En 2012, la situation des secteurs sociaux de base se caractérisait par une couverture sanitaire de 44,46 %, un taux brut de scolarisation de 79,2% et un taux d’alphabétisation des adultes de 28,4%.
L’analphabétisme des adultes rend difficile la perception par les populations des politiques et stratégies de développement entreprises par l’Etat, les collectivités, les projets et les ONG. Ce qui a comme corollaire des difficultés de capitalisation des actions de formation et de sensibilisation ; des problèmes d’autopromotion des organisations paysannes et de pérennisation des actions de développement.
Caractéristiques de l’alphabétisation
Au démarrage du projet NIG/019 A-PDDE, l’alphabétisation dans la région était caractérisée par (i) une forte demande d’alphabétisation (ii) une faiblesse de l’efficacité interne et externe des programmes (taux d’abandon 40%, taux de réussite 51%) (iii) une disparité dans la répartition de l’offre entre les zones et (iv) une faible capacité de coordination des interventions par les services techniques. Du reste, l’enjeu de toute intervention doit être l’amélioration de la livraison et la pertinence des programmes d’alphabétisation et d’éducation non formelle.
Apprenantes d’un centre alpha à Loga
Processus de conception et d’opérationnalisation du fonds
L’intervention du NIG/019 est basée sur trois axes essentiels : (i) la conception et l’opérationnalisation d’un fonds régional pour l’alphabétisation afin de résoudre le problème de sous financement du sous-secteur ; (ii) l’émergence d’opérateurs professionnels pour développer le partenariat et la stratégie du faire-faire et (iii) la promotion d’une approche qualité des services d’AENF pour améliorer l’efficacité interne et externe des programmes. Le processus a été conduit selon une approche participative ayant impliqué aussi bien les acteurs régionaux que nationaux (Ministère de l’Enseignement Primaire, Ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, Ministère des finances) ainsi que les partenaires techniques et financiers de l’éducation.
1) Conception du FRAENF : elle a été réalisée en trois phases :
- Phase collecte des données ayant permis de concevoir et de valider un document de diagnostic de l’AENF, de réaliser un voyage d’étude au Burkina Faso au niveau du projet BKF/014 et une étude préalable à la mise en place du fonds. Les résultats de cette phase ont permis de mieux guider les équipes dans le travail de conception du fonds.
- Phase conception : elle a permis de produire le document de cadrage et le manuel de gestion du fonds ainsi que des textes portant création et fonctionnement du fonds. Ces textes d’application nationale et signés par la Ministre de l’Enseignement Primaire, sont élaborés dans le but de combler le vide juridique qui caractérise le sous-secteur et d’améliorer les conditions favorables à l’opérationnalisation du fonds. A ceux-là s’ajoute l’élaboration d’un plan triennal (2014-2016) de développement de l’AENF qui sera un outil important pour l’opérationnalisation de l’instrument financier. La gestion sera assurée par trois organes (Conseil d’Administration, Comité Régional de Sélection et une unité de gestion) regroupant tous les acteurs de développement économique et social de la région et s’appuyant sur les structures étatiques régionales et départementales. Le document de cadrage définit aussi des stratégies de mobilisation des ressources et des procédures d’exécution des dépenses.
- Phase finalisation ayant permis d’installer les organes de gestion du fonds et de mener des activités d’internalisation des outils d’opérationnalisation du FRAENF.
2) Emergence d’opérateurs professionnels : les activités réalisées à travers cet axe ont permis d’élaborer un répertoire des opérateurs et de procéder à leur diagnostic organisationnel et institutionnel, de mettre en place des cadres départementaux et un cadre régional de concertation des acteurs de l’AENF, d’élaborer un programme de formation et de renforcement des capacités des opérateurs, cadres alpha et cadres des collectivités territoriales et de concevoir les modules de formation (14 modules de formation élaborés suite à l’identification des besoins en formation). Au stade actuel du processus, deux sessions de formation et de renforcement des capacités ont été tenues et ont permis de toucher 164 personnes (STD et opérateurs).
3) Développement d’une approche qualité des services d’AENF basée sur la demande : les activités menées à travers cet axe ont consisté à (i) établir un ciblage des groupes dont l’alphabétisation pourrait stimuler les activités économiques et sociales ; (ii) concevoir et implémenter chez les acteurs (opérateurs, STD et CT) un référentiel des compétences de base en AENF et (iii) concevoir un dispositif et des outils de suivi et évaluation en AENF.
Réalisation de deux campagnes d’alphabétisation
En attendant le lancement du FRAENF, dès octobre 2012, le projet a financé deux campagnes d’alphabétisation ayant permis de mesurer les capacités des opérateurs et de tester (i) des outils pour la labélisation des opérateurs, (ii) des programmes de formation à la carte et (iii) des outils de collecte et de traitement des données. Le cumul des deux campagnes donne 20 opérateurs labélisés, 252 animateurs/alphabétiseurs formés et 6833 apprenants inscrits dont 4943 femmes. Les centres d’alphabétisation ont enregistré un taux de réussite de 53% contre une moyenne régionale de 51,70%.
Les acquis du processus d’implantation du fonds
Mobilisation et participation de tous les acteurs (STD, opérateurs, collectivités territoriales, secteur privé) dans la planification et la mise en œuvre des actions de promotion du sous-secteur ;
Amélioration de l’environnement juridique, institutionnel et technique favorable à l’opérationnalisation du FRAENF (implantation des cadres de concertation, disponibilité des textes, d’outils de planification et de gestion efficace des activités du sous-secteur);
Disponibilité d’opérateurs compétents et formés en planification et mise en œuvre des programmes d’AENF de qualité ;
Intérêt manifesté par certains bailleurs de fonds pour adhérer au FRAENF et un début d’harmonisation des interventions dans le sous-secteur.La région de Dosso dispose désormais d’un instrument financier qui peut servir de « pot commun » à tous les partenaires financiers de l’alphabétisation. Cet instrument unique en son genre au Niger, une fois bien géré, permettra sans nul doute de :
- mobiliser des ressources importantes pour le développement de l’AENF ;
- responsabiliser pleinement les acteurs régionaux et locaux de l’éducation, dont les Collectivités territoriales, dans la gestion des ressources destinées au développement du sous-secteur ;
- financer à temps, les campagnes d’alphabétisation, les projets innovants en matière de développement de l’environnement lettré ;
- harmoniser les interventions et développer des synergies d’actions ;
- amener progressivement les différents contributeurs à s’aligner aux procédures nationales de financement et de gestion des ressources allouées à l’AENF.
Apprenante du centre alpha de Sokorbé
En définitive, l’initiative répond parfaitement à la problématique de l’insuffisance des ressources financières et pourrait aussi servir de test dans la perspective de la mise en place du fonds national prévu dans le document de la politique nationale de l’AENF.
Testimonials
Témoignage des apprenants du centre d’alphabétisation de Tombokoiray
« Sanno kan Tombo ciray cawkey te albeerey cawandiyano sijiri tajo bon
(traduction plus bas)
Annasaara jiiri 2014, no i na albeerey cawandiyan fu feeri iri Tombo ciray kwaara ra. Caw fuwo din Luxdev porza nda ONG APA waafakay ra no iri kwaara duwa.
Cawo kan iri te haran nga nda wo kan i doona ga te kwaarey ra gonda fayanka boobo. Fayanka yan mo no kan kande nafa boobo cawandiyano nda bonfeera do hare.
Fayanka sintina ga ti kan za cawo sijiro ga, no iri nda ONG APA borey waafaku. Kwaara borey bumbo no ci I se tinayey kan ngey go ga di cawyan janay do hare nda hari kan bon cawo hima ga te kan ga nan iri ma tinaye din bonza. Kwaara borey nda ONG APA na sanka tira te kan bon kambu kulu na za-jinde te cawo ma booriyan fondo.
Wo kan yan iri ha ONG APA gaa ga ti a ma sijiri iri kwaara se cawyan kan ga nan iri farimi goyey nda alman kura nda fatawci kayna-kayney kan iri go ga te ma du ga zaada ga tonton. Kwaara mo na sanka sambu kan nga ga nango kan cawo ga te soola, nga ga borey kan cawo te maayey no, nga ga sata fo gorandi kwaaraa ra kan ga cawo hawzu, nga kookari kulu te kan ga nan cawkey ma ka cawo do waati kulu.
Cawo mana sintin kala avirillu hando jirbi 1 Boro 25 no i hantum kan ra woyboro 12 go Handu iddu cawo banda, iri ga ne alhandulillahi. Boro 25 no I gosi kan ra woyboro 15 go. Ya din ga boro 25 ba a fo no mana lati. Boro 25 kan I gosi raa, boro 24 kan ra wayboro 15 go caw ga zumandi Wodin banda, cawo kande iri se bon-feeray ce-kayante kan za honkuna no iri go ga goy ndey.
Farimo albarka zaadayano kan ma gaa iri na cawo feeri do hare, iri cawkey na furga te kan ra zaamaani dabari kulu kan i na iri cawandi nda caw fuwo raa, iri ga ye g aka ga a te faro. Fari din te kwaara borey kulu se beeje hari, zama, a dumiizey nda kwaara fari cindey dumiizey manti afo. Fari albarka kan iri du a ra ga baa nda kwaara fari boobo wone.
Almaney kuraa do hare, mo iri du bon-feeray boobo cawo ra: Sohon, iri ga bay alman kan dumi ga te biiri yan se, iri ga bay naari kan dumi I ga alman no, iri ga bay mate kan i ga alman safar nda hala ba witinneera ga ka, iri ga bay mate kan no i ga almaney kalo te nda, nda gorney nda curay biiriyano.
Fatawci kayna-kayney do hare, iri ga laassabu iri bonse marje kan boron a jina day, marje boro hima ga a neera, nda riiba kan boro hima ga du. Waato kan iri mana caw mo, kubay ra no iri go ga fatawco te: Boro si bay hala ni du riiba no wala ni kan no,
Cawo ra, iri du bon feeray kunda nafey nda teyan bon. Iri nafa mo nda bayra din zama iri na cawkey kunda fo sijiri iri sintin mo ga di kunda ce-dirawo se monduma. Iri faro albarka nda kunda arzaka cindey awzuyano iri bumbey no ga a te iri bon se zama iri ga waani cawyan, iri ga waani laassabuyan.
Cawyan kan iri te haran wo I mana a dumo te iri kwaaraa ra ce fo. A sintina ne ya, iri naaray I ma a tonton iri se iri ma du ga iri bayrayey guusandi ga tonton. Iri du ga fatta kubay nda talkataray ra.
Iri ga saabu Luxdev proza se, iri ga saabu ONG APA se. Iri ga naaray gomnanto na caw woone dumo feeri laabo kwaarey kulu ra ».
-------------------
« En 2014, notre village situé à 7 km à l’est de Dosso a bénéficié d’un centre d’alphabétisation fruit de la coopération entre le projet NIG/019 A-PDDE et l’ONG APA.
Le programme d’alphabétisation conçu et mis en œuvre présente plusieurs innovations par rapport aux programmes que nous avions connus.
La première innovation a porté sur notre pleine implication dans l’identification des besoins et de contenus du programme d’alphabétisation. Par la suite, une entente contractuelle a été élaborée et signée par le chef du village au nom de la communauté et par le responsable de l’ONG APA. Dans ce protocole l’ONG APA s‘est engagée à mettre en œuvre un programme d’alphabétisation en lien avec les besoins exprimés par nous-mêmes. Il s’agit notamment de l’apprentissage des connaissances instrumentales (lecture, écriture et mathématiques) qui avec comme support la vulgarisation des connaissances théoriques et pratiques dans le domaine agro-sylvo-pastorale et du petit commerce. La communauté villageoise quant à elle, s’est engagée à fournir le local à recruter les apprenants, à mettre en place un comité de gestion du centre, et à veiller au bon fonctionnement du centre.
Le centre a démarré le 1er avril 2014 avec un effectif de 25 apprenants dont 12 femmes. Après six mois de cours, les résultats ont été largement au-delà des attentes. Les 25 inscrits étaient présents et testés en fin de campagne et 24 ont été déclarés alphabétisés.
Comme le programme est basé sur le développement agricole, le centre a exploité un champ école qui a servi de conduire les séances pratiques relativement aux thèmes développés dans le centre. Ce champ école nous a non seulement permis de maitriser les thèmes techniques mais aussi et surtout de convaincre tous les agriculteurs du village sur la pertinence de ces thèmes dans l’amélioration de la production agricole. En effet, les paysans du village ont pu observer la différence entre leurs champs et le champ école en ce qui concerne le cycle de développement des cultures et le niveau de rendement.
Dans le domaine de l’élevage, le programme d’alphabétisation nous a livré plusieurs nouvelles connaissances théoriques et pratiques. C’est ainsi que nous maitrisons aujourd’hui le choix des races, pour l’embouche, l’alimentation du bétail, la santé animale la confection de l’abri, l’élevage de la volaille et bien d’autres encore.
Nous utilisons déjà nos connaissances acquises dans le centre dans la gestion de nos activités génératrices de revenus. Nous calculons déjà les prix d’achat, les prix de revient, les prix de vente de nos différents produits. Or, au moment où nous étions dans l’analphabétisme, nous menions cette activité sans établir un compte d’exploitation.
Le programme d’alphabétisation a également véhiculé un thème sur la vie associative notamment l’importance et le processus de création des organisations communautaires de base. Ce cours a permis au groupe d’apprenants de mettre en place un groupement. Grâce à nos connaissances, ce groupement commence à bien fonctionner. La gestion de la production du champ école et des autres ressources du groupement sont gérées par nous-mêmes.
Enfin, il faut dire que notre village n’a jamais connu un programme d’alphabétisation basé sur les besoins exprimés par les bénéficiaires eux-mêmes et sur leurs réalités quotidiennes. Nous demandons au projet et à l’ONG APA de continuer la formation afin que nous puissions approfondir nos connaissances En effet, ce type de programme permet d’accélérer le combat contre l’analphabétisme et de lutter contre la pauvreté en milieu rural.
Nous remercions LuxDev et l’ONG APA et nous demandons à l’Etat de développer cette expérience dans tous les villages du Niger ».
Article réécrit et mis en forme (original en Zarma-Songhaï) par un groupe d’acteurs issus de la communauté, de la mairie, des services techniques locaux de l’alphabétisation et de l’ONG APA, à partir de divers témoignages et prises de parole émanant des apprenant(e)s du centre.