Ce 12 décembre, c’est la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle. Cette journée vise à mieux faire comprendre la nécessité de disposer de systèmes de santé solides et résilients et d’une couverture santé universelle permettant d’assurer à chacun et à chacune, partout dans le monde, l’accès à des soins de qualité et à un coût abordable.
Permettre aux populations d’accéder plus facilement aux soins de santé en comptant sur leurs propres moyens, c’est le défi relevé par l’Agence nationale de la couverture maladie universelle du Sénégal, appuyée par le programme Santé et protection sociale mis en oeuvre par LuxDev.
Lever la barrière financière de l’accès aux soins pour les populations défavorisées est l’une des missions que le programme a confiée au consortium d’ONG Plan International et CICODEV Afrique. Ce consortium accompagne les mutuelles départementales (UDAM) dans leurs efforts d’amélioration du membership, par le biais de la mise en place de caisses d’associations villageoises d’épargne et de crédit intégré (AVECi) et l’enrôlement des bénéficiaires.
Le programme a ainsi soutenu la mise en place de huit unités départementales d’assurance maladie à gestion professionnalisée - en lieu et place des mutuelles communautaires trop petites - dans les régions de Fatick, Saint-Louis et Matam, ainsi que le renforcement continu des capacités individuelles et organisationnelles de ces mutuelles.
De nouvelles AVECi, gérées par leurs membres, ont également été créées. Constituées de groupes autonomes et indépendants d’environ 30 personnes qui épargnent ensemble et font de petits emprunts à partir de ces épargnes, ces associations constituent un cadre pour renforcer le pouvoir économique des jeunes, des femmes et des groupes vulnérables et faciliter une meilleure prise en charge de leurs besoins de santé.
Réunion de membres de l'AVECi de Barkaël
La diffusion de spots sur les radios communautaires et rurales ainsi que des stratégies itinérantes de communication et de sensibilisation au cœur des villages ont permis d’améliorer les taux d’adhésion et de fidélisation des membres aux mutuelles.
Grâce à la départementalisation des mutuelles et au maillage plus important des AVECi, l’évolution des adhésions est très encourageante. En fin de première phase de sensibilisation en juillet 2022, l’UDAM de Fatick comptait 102 caisses assurantielles et 6 927 personnes enrôlées, contre 179 caisses et 13 487 adhérents en novembre 2023. Il en va de même pour l’UDAM de Foundiougne dont la progression est marquante : de 42 caisses et 4 486 adhérents en 2022 à 66 caisses et 6 943 personnes enrôlées fin 2023. L’offre y a également été élargie en intégrant les évacuations sanitaires d’urgence grâce à une convention avec le SAMU de Kaolack et en ouvrant un nouveau guichet sur l’île de Niodior (Sine-Saloum) pour rapprocher l’UDAM des mutualistes de ces zones insulaires extrêmement enclavées.
Seynabou SÈNE
Seynabou SÈNE, femme leader dans sa communauté et secrétaire de l’AVECi du village de Barkaël, près de Gossas, témoigne : « L’adhésion à l’AVECi et, par conséquent, à l’UDAM, présente plusieurs avantages. Le plus évident est que nous avons développé une capacité d’épargne de 1 000 FCFA par semaine. De plus, nous avons désormais plus de facilité d’accès aux soins. Auparavant, sans carte de membre, les coûts de prise en charge étaient très élevés. Récemment, mon enfant est tombé malade et j’ai uniquement dépensé 1 500 FCFA pour couvrir les frais de la prise en charge, alors que l’année dernière, avant adhésion, ces frais s’élevaient à 10 000 FCFA. Je suis désormais beaucoup plus rassurée quant à de futures urgences, à la prise en charge grâce à la couverture médicale et au fait que la facture est beaucoup moins élevée. Le troisième aspect positif est davantage un bénéfice personnel, en termes de reconnaissance et de remerciement de la part des femmes du village ».
L’expérience va se poursuivre jusqu’à la fin du programme pour encore accroître le nombre de bénéficiaires de la couverture santé, toujours en s’appuyant sur les dispositifs pensés et portés par les communautés elles-mêmes.
Le programme SEN/031 - Santé et protection sociale est cofinancé par le Grand-Duché du Luxembourg et le Sénégal, et mis en oeuvre par LuxDev, l'agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.
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