Double engagement pour un Mali numérique inclusif et sans violence
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Double engagement pour un Mali numérique inclusif et sans violence

Mali 23.12.2025 Projet

Double engagement pour un Mali numérique inclusif et sans violence
Double engagement pour un Mali numérique inclusif et sans violence
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Groupe de jeunes posant sur un terrain de basket extérieur

Dans le cadre de la campagne des 16 Jours d'activisme contre les violences basées sur le genre et de la Journée internationale des personnes en situation de handicap, le projet Chifinw ka baarasira – Formation professionnelle pour la jeunesse au Mali a mené plusieurs activités de sensibilisation dans le district de Bamako et les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso.


Contexte et objectifs d’une mobilisation nationale

Cette mobilisation exceptionnelle s'inscrivait dans le double contexte de la campagne mondiale des 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, dont le thème 2025 était « Tous unis pour mettre fin aux violences numériques faites aux femmes et aux filles », et de la Journée internationale des personnes en situation de handicap, célébrée le 3 décembre sous le thème « Favoriser des sociétés inclusives pour les personnes handicapées afin de stimuler le progrès social ».

L’objectif de ces actions était double : d'une part, promouvoir un usage responsable et sécurisé des outils digitaux par les jeunes et, d'autre part, favoriser un environnement inclusif et innovant pour la formation et l’insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap.


Sensibilisation contre la cyberviolence : vers un espace numérique sécurisé

Les 27 et 28 novembre 2025, des sessions de sensibilisation ont été organisées à l’intention des jeunes au sein des centres de formation professionnelle situés dans les quatre zones d’intervention du projet. Ces sessions, axées sur les bonnes pratiques d’utilisation des outils digitaux, se sont déroulées sous la supervision des représentants des collectivités territoriales. Elles visaient à renforcer les capacités des jeunes et à promouvoir une citoyenneté active et responsable. 

De même, en résonance avec la Journée internationale des personnes en situation de handicap, des ateliers d’échange et de partage d’expériences portant sur l’inclusion de ces personnes à travers l’innovation et la technologie ont été organisés le 4 décembre.


Une forte mobilisation de la jeunesse

Les ateliers ont mobilisé au total des centaines de participants dans les quatre zones d’intervention, avec une représentation moyenne de 70 % de femmes, témoignant de l’engouement et de la pertinence du thème auprès de la jeunesse. Les discussions ont permis de :

  1. faciliter la compréhension des risques (harcèlement, désinformation) et des conséquences possibles des violences numériques, avec un accent particulier sur les jeunes femmes ;
  2. présenter la législation en vigueur au Mali en matière de protection et de sanction contre les abus numériques, ainsi que les structures d'appui et de soutien disponibles ;
  3. promouvoir les bonnes pratiques (mots de passe forts, gestion des données personnelles) pour un usage raisonné et responsable du numérique.

À Sikasso, le témoignage marquant d’une jeune apprenante en classe de première année d'électromécanique a illustré les difficultés rencontrées, notamment le harcèlement, et a appelé les hommes à "éviter de publier les messages et photos même si la relation s’arrête".

À Kayes, les échanges ont rappelé que la lutte contre les violences en ligne est une responsabilité collective articulée autour de sept engagements forts, dont le renforcement des compétences numériques des jeunes filles.


Plateformes d’échange et de plaidoyer

À Koulikoro, l’atelier, organisé avec l'appui du Conseil régional, a permis d’offrir un cadre de réflexion visant à renforcer l’engagement des autorités régionales en faveur d'un environnement inclusif. Les participants ont exprimé plusieurs souhaits, notamment l’extension de l’âge limite pour permettre aux jeunes en situation de handicap de bénéficier du projet au-delà de 35 ans, ainsi que l’implication des hommes dans le soutien aux personnes en situation de handicap.

En conclusion, les deux ateliers ont été l'occasion de passer des messages quant à l'importance du numérique dans la vie professionnelle et sociale actuelle, mais aussi de faire comprendre aux jeunes et acteurs présents qu'une utilisation responsable du numérique est une obligation pour tous.

À Bamako, au siège de la Fédération régionale des associations de personnes handicapées, deux personnes ressources ont marqué la cérémonie par leurs contributions de qualité tirées de leurs parcours professionnels. Les panels d’échange ont mis en exergue les stratégies de résilience développées par les personnes en situation de handicap pour accéder aux outils technologiques et introduire l'innovation dans leurs activités. Un moment fort fut la composition d'une chanson dédiée à la sensibilisation sur les violences numériques par M. Bourama DIARRA, jeune homme en situation de handicap visuel, dont la créativité a ébloui l’assistance.

Plus qu'un espace d'information et de sensibilisation, les ateliers de Bamako ont servi de véritables cadres de valorisation du talent des personnes en situation de handicap, de partage d'expériences entre jeunes et surtout d'engagement commun pour contribuer à l'instauration d'un monde numérique plus respectueux de soi et d'autrui.

À Sikasso, l’atelier, présidé par le premier vice-président du Conseil régional, a rassemblé un large éventail d'acteurs locaux pour échanger sur le rôle des innovations technologiques dans l’inclusion. L'accent a été mis sur l’appui du projet Chifinw ka Baarasira aux jeunes en situation de handicap et les mesures à promouvoir pour un meilleur accès aux opportunités d'insertion.

Les actions de sensibilisation entreprises par le projet à l'occasion de la campagne des 16 Jours d'activisme contre les violences basées sur le genre ont jeté des bases solides non seulement pour la création d’un environnement social propice à l’épanouissement de relations personnelles équilibrées et non violentes, mais aussi pour l'amélioration du cadre de l'apprentissage et de l'inclusion des jeunes et des personnes en situation de handicap via les innovations technologiques.

La session de Kayes a servi de plateforme de plaidoyer cruciale pour l'inclusion numérique, en mettant fermement l'accent sur la nécessité de bâtir un espace digital sécurisé pour tous. Le message principal a interpellé la collectivité en soulignant une réalité souvent négligée : les personnes en situation de handicap sont elles aussi des victimes de harcèlement et de violences en ligne. S'appuyant sur le thème mondial de la campagne, l'initiative a réaffirmé que la lutte contre la cyberviolence est une responsabilité partagée, a attiré l’attention sur les sept engagements forts, appelant notamment à la pénalisation des abus, au renforcement de la transparence des entreprises du digital et à l'investissement dans un numérique réellement inclusif, juste et respectueux.

Les jeunes ont partagé des expériences de harcèlement qu’ils ont subi en ligne et des préjudices induits, et ont interpellé leurs pairs sur la nécessité de se protéger et de dénoncer pour éviter des cas de violences avérées.

L’utilisation de la langue locale (bambara) lors des animations a été un facteur clé pour garantir une participation active, des échanges directs et renforcer l’inclusion des jeunes.


Bilan et perspectives

Ces doubles actions, menées simultanément dans le district de Bamako et les régions, ont été rendues possibles grâce à l'étroite collaboration avec les autorités régionales, les directions des centres de formation professionnelle, les fédérations d'associations de personnes handicapées et les services techniques déconcentrés impliqués.

Les ateliers ont abouti à une compréhension commune et partagée des enjeux liés à la violence numérique et à l’impératif de l’inclusion des jeunes pour un environnement numérique respectueux des droits humains. Des engagements clairs ont été pris par les participants pour un usage sécurisé et respectueux des outils digitaux. Les pistes d’action proposées, allant de l'inclusion des parents de personnes en situation de handicap dans les actions d’accompagnement à l’insertion à l’assouplissement des critères d'âge et à l'accès à l'information sur les opportunités de formation et d’emploi, ouvrent des voies à la réflexion autour des pistes d’actions potentielles dans le cadre de la mise en œuvre du projet Chifinw ka Baarasira.


À propos du projet

Le projet Chifinw ka baarasira – Formation professionnelle pour la jeunesse au Mali est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par LuxDev, l’agence luxembourgeoise pour la Coopération au développement.

Cette publication a été produite avec le soutien financier de l’Union européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de LuxDev et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne.