Niger – Le stage professionnelUne excellente stratégie d’insertion sur le marché du travail pour les jeunes sortants des centres de formation
Pour répondre au problème du chômage et du sous-emploi des jeunes, le Ministère des Enseignements professionnelles et techniques (MEP/T) a développé avec LuxDev des programmes visant notamment :
- à encourager le développement de l’entreprenariat chez les jeunes à travers des appuis techniques et financiers ;
- à former les jeunes les plus vulnérables à l’apprentissage d’un métier porteur et à appuyer leur insertion sur le marché du travail ; et
- à soutenir les jeunes sortants des centres de formation à travers leur mise en stage professionnel.
À travers ces stages professionnels, les jeunes sortants des centres de formation mettent en pratique les compétences acquises mais profitent également d’un encadrement de proximité pour développer des aptitudes et des attitudes nécessaires pour leur intégration dans la vie active.
C’est dans le cadre du programme de stage professionnel que Adamou Chaïbou, âgé de 16 ans, a pu s’inscrire à un de ces stages à Tahoua. Issu de la région et ayant obtenu un Brevet d’Études professionnelles (BEP) en construction métallique au Centre de Formation professionnelle de Tahoua, Adamou souhaitait à la fin de sa formation développer ses compétences en pratiquant son nouveau métier chez un maître artisan expérimenté.
En janvier 2015, il signe un contrat de performance qui mentionne ses responsabilités et ses obligations et démarre son stage de trois mois au Garage Balbalo. De janvier à août 2015, comme Amadou, 265 jeunes répartis dans les huit régions du Niger démarrent également leurs stages dans 16 filières dont la menuiserie bois, la mécanique, la maintenance informatique, l’électricité bâtiments et la transformation alimentaire auprès de 88 petites entreprises.
L’intérêt des jeunes pour cette initiative s’est rapidement manifesté et le MEP/T en a déduit qu’il est nécessaire de réaliser une étude pour mieux apprécier les effets des stages sur l’employabilité des jeunes.
Les données recueillies sont très encourageantes et montrent que, malgré un impact encore limité sur l’employabilité, 16 % des jeunes en stage ont été embauchés par l’entreprise et 32 % des jeunes se disent confiant de démarrer un emploi dans les prochains mois. Il ressort également de cette première expérience que 96,4 % de stagiaires ont précisé vouloir créer leurs propres entreprises dans des domaines comme l’agriculture, le commerce, la construction métallique et la transformation alimentaire.
Globalement, les jeunes stagiaires affirment être très satisfaits de leurs conditions de stages, de l’apprentissage concret de leur métier, de l’expérience en milieu du travail et plus généralement de leur séjour dans les différentes entreprises.
Pour appuyer les stagiaires, les entreprises d’accueil ont identifié un tuteur de stage afin de les guider, les encourager et faciliter leur transition entre la théorie et la pratique.
À l’issu des stages, 91,7 % des tuteurs se disent prêts à recommander les jeunes stagiaires pour un emploi. Ces derniers apprécient certains critères de performance des stagiaires sur une échelle de 100, allant de très satisfait à insatisfait :
- ponctualité (75 %) ;
- aptitude à s’intégrer dans un groupe ou service (70,8 %) ;
- esprit d’initiative (66,7 %) ;
- autonomie (37,5 %) ;
- degré d’engagement, de dynamisme (motivation) (62,5 %) ;
- capacité à synthétiser un problème (41,7 %) ;
- degré de maîtrise des connaissances techniques (62,5 %).
Dans l’ensemble, les entreprises ont exprimé une grande satisfaction par rapport aux stagiaires (77,8%). Les effets directs des stages sur l’insertion professionnelle des jeunes n’ont pu être vérifiés que dans les entreprises d’accueil qui ont engagé leurs stagiaires. Pour avoir une idée plus précise de l’impact réel des stages, il sera nécessaire de mettre en place un mode de suivi plus efficace des jeunes stagiaires.
Bien qu’offert aux garçons et aux filles, le programme a constaté que seulement 19 % des stagiaires étaient des filles. Pour corriger ce constat décevant, une stratégie de communication visant à développer le dialogue avec les familles et les leaders sociaux sera mise en place dans les régions. Ces discussions permettront aux parents de mieux comprendre les avantages socioéconomiques liés à l’intégration des femmes sur le marché du travail. En fonction du nombre de jeunes finissantes, le programme prévoit une participation plus importante des filles au programme de stage professionnel qui commencera en mai prochain.
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