NIGER - Moins d’une personne sur deux a accès à l’eau potable en milieu rural
Au Niger, moins d’une personne sur deux a accès à l’eau potable en milieu rural.
Dans la zone « Nord Tillabéri et Ouest Tahoua » située le long de la frontière malienne, cette problématique est aggravée par des troubles sécuritaires importants qui provoquent de multiples déplacements de population et accentuent leur vulnérabilité. Dans cette région les taux de prévalence des maladies liées à l’eau, à l’assainissement, et à l’hygiène (paludisme, maladies diarrhéiques, affections ophtalmologiques, dermatoses et vers intestinaux) sont particulièrement élevées.
Les pays du G5 Sahel (Niger, Mali, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie) ont ainsi développé un « Programme régional d’urgence d’aménagement d’infrastructures de proximité dans les zones transfrontalières fragiles » (PDU). Ce programme vise à intervenir sur les causes profondes de la vulnérabilité en agissant sur les besoins urgents des populations, notamment l’accès à l’eau. Ainsi, la construction d’ouvrages hydrauliques en est le premier pilier. Au Niger, la zone d’intervention prioritaire qui a été retenue regroupe cinq départements : le département de Tahoua pour la région de Tahoua les départements de Filingué, Tillabéri, Ouallam, Téra pour la région de Tillabéri.
Lancée en 2017, et désormais composée de douze bailleurs, l’Alliance Sahel est l’interlocuteur du G5 sur les questions de développement. Les contributions des partenaires visent à financer et mettre en œuvre les projets prioritaires définis par le G5.
Au Niger, le volet hydraulique et assainissement du PDU représente un montant de 10 millions EUR, cofinancé par l’Union européenne via le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique (8 millions EUR) et par le Royaume des Pays-Bas (2 millions EUR). L’intervention visera de façon spécifique à assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau et de l’assainissement pour tous les usagers de l’espace rural et semi urbain dans la zone cible. Elle contribue ainsi à l’atteinte des objectifs du Programme sectoriel eau, hygiène et assainissement (PROSEHA) du Niger.
Le lancement officiel du PDU a lieu le 24 février 2020 à Farié Haoussa, commune de Kourthèye dans la région de Tillabéri en présence des acteurs suivants : le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le Gouverneur, le Préfet, le Conseil régional de la région de Tillabéri ainsi que le maire de Kourtèye, le DRHA du MHA, les PTF (Ambassadeur de la délégation de l’Union européenne, chef de file des PT, chef de file des ONG, Pays-Bas, UNICEF, représentant de l’Alliance Sahel), représentants du ministère des Finances et du ministère du Plan, le président de la Haute autorité à la consolidation de la paix…
Le programme est mis en œuvre par le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement à travers le mécanisme commun de financement du PROSEHA et vise également le renforcement des capacités des acteurs du secteur et la durabilité institutionnelle.
Les principaux résultats attendus dans les 24 prochains mois sont les suivants :
- 120 000 personnes seront nouvellement desservies en eau potable ;
- 32 ouvrages hydrauliques seront construits et/ou réhabilités ;
- 24 ouvrages hydrauliques pastoraux seront construits et/ou réhabilités ;
- 217 latrines seront réalisées dans les écoles, centres de santé et/ou lieux publics.
L’accès à l’eau permettra l’amélioration des conditions de vie des populations à plusieurs niveaux. Sur le plan de la santé, les risques de maladies seront réduits. Sur le plan de l’éducation, les chances de scolarisation et de maintien des enfants à l’école seront améliorées. C’est particulièrement le cas des jeunes filles qui disposeront de conditions sanitaires acceptables et seront déchargées de la corvée d’eau. Le maillage des points d’eau pour le pastoralisme sera développé ce qui diminuera la pression sur les ressources existantes et les conflits entre éleveurs et agriculteurs. Finalement, l’activité économique sera améliorée, notamment grâce à la création d’emploi pour la gestion et l’entretien des ouvrages hydrauliques.
Un dicton du Niger résume joliment ces perspectives : « Aman, Iman », l’eau c’est la vie.
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